21 décembre 2002
Forces Armées de Guyane
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Alors l’Ange la quitta.
Si nous voulons réfléchir sur ce texte, pourtant médité
par les Pères de l’Eglise et les auteurs chrétiens, il faut se rappeler
que toute jeune fille dans le monde juif se prépare depuis les temps de
la fin de la royauté en Israël et surtout d’Isaïe et encore de nos jours,
à être la mère du messie.
En particulier à l’époque de Marie, les jeunes filles
s’attendent à porter un messie temporel suivant les conceptions de l’époque :
un nouveau David qui rétablira les frontières instaurées par son ancêtre.
Un roi suscité par Dieu qui libérera le pays du joug et de l’occupation
romains et qui purifiera les mœurs du peuple pour le ramener au Seigneur.
Une telle naissance aurait dû s’entourer de merveilleux,
comme par le passé : une femme stérile qui enfante dans la vieillesse,
la femme d’Abraham, Sarah, la mère du fils de la promesse ou bien
la femme de Tsorea, la mère de Samson, libérateur de l’emprise philistine
ou encore la femme de Elkana, Anne, la mère de Samuel, le grand prophète
qui sacre les rois. Le cas d’Elisabeth aurait correspondu davantage à
ces critères. Mais les desseins de Dieu étaient différents.
Compte-tenu de ces conceptions Marie n’est donc pas surprise
par la venue de l’ange, elle est étonnée. Deux éléments doivent être à
la base de son étonnement, la première est que ce soit elle qui soit choisie
par Dieu pour cette mission si importante ; le second est que ce
soit maintenant le moment de la réalisation de la Promesse.
La question qu’elle pose est purement formelle et est
déjà une acceptation, elle demande simplement si le père du messie doit
être Joseph auquel elle est fiancée, un autre homme qui serait choisi
par Dieu pour engendrer le futur roi, ou encore une autre solution. Dans
son interrogation, elle donne déjà son accord à la décision de Dieu quelle
qu’elle soit.
L’Archange lui répond que celui qui va naître ne sera
pas conçu par un homme mais par l’Esprit Saint ; il ne sera pas un
simple roi terrestre : il sera le Fils du Très Haut. Il lui donne
une preuve de la véracité de ce qu’il annonce : sa cousine Elisabeth,
bien qu’âgée, est enceinte, signe évident que Dieu est à l’œuvre en ces
temps pour sauver son peuple, mais son fils, pour exceptionnel qu’il sera
n’est pas le messie promis.
Le message délivré et accepté, l’Archange quitte la jeune
fille, la laissant dans l’expectative et l’action de grâce.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées de Guyane
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18 décembre 2005
Bosnie Herzégovine
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Est-ce toi qui me bâtiras une maison ?
Pendant l'Exode, Dieu a fait voir à Moïse le Temple céleste et lui a
demandé de construire une Tente de la Rencontre sur le même schéma. Signe
de sa présence au milieu du peuple errant, l'Arche de l'Alliance est comme
le trône de Dieu : la nuée y repose pendant les haltes et lorsqu'il faut
partir, elle s'élève au-dessus de la Tente de la Rencontre. Dieu guide
son peuple dans le désert.
Une fois arrivée dans la Terre Promise, l'Arche de l'Alliance est toujours
sous la Tente de la Rencontre et s'établit en plusieurs endroits successifs.
Lorsque David choisit Jérusalem comme capitale de son nouveau royaume,
il se fait construire un palais somptueux et quelques temps après il se
souvient que l'Arche d'Alliance est encore sous la toile. C'est à ce moment
que se situe le texte de la première lecture de ce 4ème dimanche de l'Avent
: il envisage de faire construire un palais pour Dieu, un temple dont
la munificence sera supérieure à celle des temples des autres peuples.
Le prophète Nathan ne voit dans ce dessein qu'une excellente façon d'affirmer
la présence de Dieu dans la capitale et encourage le projet du roi.
La réponse de Dieu vient dans un songe du prophète : Dieu n'a pas besoin
d'un temple de pierre aussi imposant soit-il, la présence de Dieu ne tient
pas dans un édifice mais dans son peuple. C'est chaque homme et chaque
femme d'Israël qui est temple de Dieu. D'ailleurs la promesse du Seigneur
faite aux descendants d'Abraham n'est pas d'avoir un lieu de culte mais
d'être au milieu d'eux.
Dieu renverse la proposition : ce n'est pas David qui va lui construire
une maison, mais lui qui va construire une maison (dans le sens descendance)
à David. La promesse qui est faite est de susciter dans la postérité du
roi un homme qui sera réellement la présence de Dieu et qui sera universel.
Le Temple de Jérusalem, unique lieu de culte de la religion d'Israël,
sera construit par Salomon, le propre fils de David. Mais pour nous, chrétiens,
il est significatif que ce Temple, reconstruit et embelli plusieurs fois,
est totalement détruit en 70, une trentaine d'année après la mort et la
résurrection du Christ, le Fils unique de Dieu, Dieu fait homme. La maison
promise est construite dans le Royaume de Dieu, le culte rendu est fait
une fois pour toutes. Le Temple de Dieu est le Christ lui-même, tête de
l'Eglise.
Quant à la présence de Dieu elle est réalisée selon la parole de Jésus
: " Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux
! "
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la force Astrée
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21 décembre 2008
Brigade Franco-Allemande
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La maison du Seigneur
Le roi David s’est installé confortablement à Jérusalem après avoir mené
des guerres tribales contre ses opposants ; il s’est fait construire
un palais avec des matériaux de prix (de cèdre dit le texte) C’est
alors qu’il pense à l’Arche d’Alliance est toujours localisée dans la
Tente de la Rencontre que le Seigneur avait fait élaborer à Moïse dans
le désert, une demeure de nomades !
L’Arche est considérée comme le trône de Dieu parmi les hommes, le roi
n’existe que parce que le peuple en a demandé un mais il n’est que le
lieutenant du Seigneur, le seul et unique roi d’Israël est Dieu !
Il est donc important de donner à cette présence réelle de Dieu parmi
son peuple un véritable palais avec une salle du Trône.
Comme Dieu lui fait comprendre par le prophète Nathan, ce n’est pas lui,
David, qui construira cette demeure mais son fils. Effectivement, le roi
Salomon, fils de David, fera des travaux gigantesques pour construire
un Temple suivant le plan de la Tente de la Rencontre que Dieu avait donné :
il n’aurait pu être question de choisir une autre disposition que celle
choisie par Dieu lui-même.
Cette lecture, à quelques jours de Noël, fait réfléchir : pourquoi
l’Eglise nous donne-t-elle à méditer un texte qui serait davantage à sa
place pour une fête de dédicace de bâtiments religieux ?
Jésus, dont Noël commémore la naissance, a dit de ce Temple : « Détruisez-le
et en trois jours je le rebâtirai ! » et l’évangéliste ajoute :
« Il parlait du Temple de son Corps » (Jean 2,19.21)
Nous sommes donc à quelques jours de la construction d’un nouveau Temple.
Ce n’est pas nous qui le construisons mais le Fils de l’homme,
pour donner à l’ensemble du monde une nouvelle présence réelle de Dieu.
Le plan de ce Temple nouveau est aussi ce que Dieu a voulu donner aux
hommes : un corps avec au cœur de la ‘construction’ la présence
de son Esprit.
La fête de la dédicace du Temple par le roi Salomon avait été munificente
avec force sacrifices et holocaustes et tout le peuple y avait pris part
(cf. 1 Rois 8,63) et tous les ans une fête grandiose rappelait cet événement.
Qu’en est-il pour nous aujourd’hui ? Accueillons-nous avec la même
liesse la venue du Messie, la nouvelle présence de Dieu aux hommes :
le Fils unique du Père venu parmi nous : « Et le Verbe s'est
fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette
gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père. »
(Jean 1,14)
L’enfant de l’étable de Bethléem est réellement le nouveau Temple et
comme dit Jésus à la Samaritaine : « Crois-moi, femme, l'heure
vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez
le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous adorons ce que
nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient, elle
est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité;
tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit
et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire en Allemagne
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18 décembre 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Angélus
L'ange du Seigneur apporta le message à Marie ;
Et elle conçut du Saint- Esprit. - Je vous salue Marie...
Voici la servante du Seigneur ;
Qu'il me soit fait selon sa parole. - Je vous salue Marie...
Et le Verbe s'est fait chair ;
Et Il a habité parmi nous. - Je vous salue Marie...
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En peu de mots, cette prière résume toute l’Annonciation. Nous sommes
invités à la dire trois fois par jour : à l’aube, à midi et au crépuscule.
Pour nous le rappeler les carillonneurs des églises ont une sonnerie de
cloche particulière : trois fois trois coups et une volée. Le célèbre
tableau de Jean-François Millet nous montre un couple travaillant aux
champs qui arrête son ouvrage pour prendre un – petit – temps d’oraison.
Qu’en est-il aujourd’hui ? La plupart de nos églises ont automatisé
cette sonnerie qui retentit toujours dans nos cités. Mais combien de personnes
voyons-nous s’arrêter et prendre ce temps d’oraison ? Nous-mêmes,
chrétiens convaincus, faisons-nous cette halte spirituelle ? Nous
voyons plutôt des personnes qui regardent leur montre en pensant ‘Ciel !
Déjà !’
Ces quelques versets – encore une fois – résument un des événements les
plus importants depuis la Création : l’Incarnation du Fils Unique
de Dieu qui vient, après avoir préparé le monde par ses prophètes, pour
sauver l’humanité d’elle-même et de la réconcilier avec le Père. Cela
mérite bien un temps de méditation !
« Elle conçut du Saint Esprit. » Dans cette prière,
chacun de nous est invité à considérer comment il relaye l’action de l’Esprit
Saint dans le monde ; nous ne porterons pas physiquement – dans nos
entrailles – le Fils de Dieu, mais nous le portons spirituellement pour
transmettre au monde son message d’amour et de paix.
« Qu’il me soit fait selon ta parole » Nous avons reçu
une mission lors du Baptême et de la Confirmation, elle est variable en
fonction des capacités que le Père a mis en nous, mais elle est réalisable
par chacun de nous : l’Esprit est avec nous pour la mener à bien :
« N’ayez pas peur ! » dit Jésus à ses Apôtres (Matthieu
17,7 ; Jean 6,20)
« Il a habité parmi nous. » Le Fils unique du Père n’est
pas seulement de façon symbolique le petit personnage de la crèche :
il est présent au milieu de nous dans son Eglise et dans toute personne
souffrant dans le monde : « Dans la mesure où vous l'avez
fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez
fait. » (Matthieu 25,40)
Lorsque nous entendrons l’angélus sonner à l’église pensons à l’acceptation
de la mission et comme la Vierge Marie, acceptons-la avec confiance.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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21 décembre 2014
n°791
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La ‘Preuve’
Marie, ‘comblée de grâces’, connaît bien les Ecritures – mieux
sans doute que les autres jeunes filles de son âge – en particulier la
prophétie de Nathan faite à David : « je te donnerai un successeur
dans ta descendance […] Je serai pour lui un père, il sera pour moi un
fils. » (2Samuel 7,12b.14a) et celle d’Isaïe au roi Acaz :
« Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle
appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). » (Isaïe
14,7b) Comme toute jeune fille juive de la ‘maison de David’, Marie
a été préparée spirituellement à cette mission confiée par Dieu :
porter l’enfant qui sera le successeur du roi David et qui inaugurera
une période de paix pour son peuple.
Marie est donc surprise par la visite de l’ange Gabriel mais elle n’est
pas étonnée : le temps de la réalisation de la promesse de Dieu est
arrivé et c’est elle qui sera la mère de ce ‘messie’. L’ange lui
explique que cette naissance sera miraculeuse et sans l’intervention de
Joseph, son fiancé : « l’Esprit Saint la couvrira de son
ombre ».
Comme ‘preuve’ qu’il est bien le messager de Dieu, Gabriel indique
à Marie que sa cousine Elisabeth est enceinte alors qu’on l’appelait la
stérile. Cette ‘preuve’ peut sembler anodine mais elle évoque d’autres
dons d’enfants faits par Dieu à chez des parents âgés : Isaac chez
Abraham et Sarah, Samson chez Manoah et sa femme, Samuel dans le couple
Elcana et Anne… Pour Marie, il ne fait aucun doute que la grossesse de
sa cousine est un don de Dieu et cela présage une mission importante pour
l’enfant qui naîtra. Forte de cette ‘preuve’ Marie peut dire :
« Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon
ta parole. »
Nous ne sommes pas la Très Sainte Vierge Marie – loin s’en faut – mais
pourtant chacun d’entre nous reçoit la mission de ‘porter le Christ’
et de le donner aux autres, même si quelquefois, nous regimbons à effectuer
ce que le Seigneur nous demande. Pour nous conforter dans la mission qu’il
nous donne, le Seigneur nous envoie des signes qui pourraient sembler
anodins pour les autres hommes et femmes parce qu’ils nous sont spécifiquement
adressés : nous sommes les seuls à pourvoir les décrypter correctement
avec l’aide de l’Esprit Saint.
L’acceptation de la Vierge Marie a été nécessaire dans l’histoire du
Salut ; l’acceptation de notre mission est utile pour le développement
de ce Salut dans le monde contemporain. Au moment de célébrer le Christ
‘venu dans notre chair’, écoutons la voix du Seigneur et l’Esprit
Saint nous ‘couvrira de son ombre’ pour que nous répondions avec
foi et sincérité : ‘Qu’il me soit fait selon ta parole’
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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24 déceembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n° 977
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Je suis la servante du Seigneur
La description de la visite de l’ange à Marie est tellement belle qu’elle
a inspiré un grand nombre de peintres qui l’ont représentée chacun avec
sa vision de l’événement. De même, les auditeurs de ce passage d’évangile
ne peuvent s’empêcher d’imaginer à leur tour cette scène si célèbre. Mais
en la voyant ainsi se dérouler dans notre esprit, nous risquons de ne
plus avoir l’attention nécessaire pour les paroles qui nous sont ainsi
données.
Dès les premiers siècles, les chrétiens ont considéré que Marie était
la nouvelle Eve correspondant à la promesse de Dieu (cf. Genèse 3,15)
Le parallèle entre ces deux femmes se fait par opposition : le serpent
(ange déchu) avait tenté Eve en détournant la Parole de Dieu, l’Ange Gabriel
délivre un message véridique de la part de Dieu. Le premier jetait le
doute sur l’amour de Dieu par une question mensongère (cf. Genèse 3,1),
le second au contraire révèle cet amour par une affirmation franche :
« Le Seigneur est avec toi ! » L’attention d’Eve
a été attirée par la seule interdiction, celle de Marie sur la profondeur
de la Grâce. Dieu promettait à Eve des enfantements douloureux après avoir
connu son mari, Dieu annonce à Marie par son messager une naissance miraculeuse :
elle concevra dans le mystère de sa virginité le « Fils de Dieu ».
« La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux,
qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il
donnait l’intelligence. » (Genèse 3,6a) Elle n’avait jamais regardé
cet arbre avec attention puisque Dieu leur avait demandé de ne pas y toucher,
maintenant que son attention est portée sur lui, elle le considère avec
concupiscence, elle n’en voit plus que la satisfaction matérielle. Marie
au contraire accepte spontanément la demande de Dieu dans la confiance :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme
? » (v.34) Pour elle, la volonté de Dieu est première : sa question
n’est pas un doute mais une totale adhésion à la mission qui lui est confiée :
‘cela va se faire !’ selon le projet divin.
En donnant sa mère à tous ceux qui croient lui, à travers le ‘disciple
que Jésus aimait’, le Fils de Dieu nous élève à son rang : il
nous la donne comme éducatrice et modèle afin que nous aussi devant la
mission qui nous est confiée nous puissions dire : « Je suis
la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ! »
(v.38)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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20 déceembre 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n° 1186
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Le silence de la Vierge Marie
Depuis la prophétie d’Isaïe, « C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera
un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »
(Isaïe 7,14) toute jeune fille juive est préparée spirituellement à être
choisie par Dieu pour être celle qui donnera le Messie au monde. Aussi
lorsque la Vierge Marie entend la salutation de l’ange, elle est bouleversée,
et si elle se demande ce que cela signifie, elle a déjà une réponse mais
elle attend ce que l’ange lui donne le message de Dieu.
La surprise qu’elle manifeste n’est donc pas due au message lui-même
mais plutôt au fait que ce soit elle qui ait été choisie et la question
qu’elle pose est déjà une acceptation, car ce n’est pas au conditionnel
mais au futur immédiat que l’interrogation est posée : « Comment
cela va-t-il se faire ? » Nombre de questions doivent se
bousculer dans son esprit, mais la confiance prédomine : le Seigneur
lui dira ce qu’Il attend d’elle lorsqu’il le jugera opportun.
Après la réponse et la ‘preuve’ qui lui est donnée, sa cousine
stérile est enceinte, Marie dit simplement : « Voici la servante
du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
acceptation sans limite du projet de Dieu, participation consciente et
volontaire au Salut donné au monde.
Dans toute sa vie, la venue de l’ange Gabriel est restée dans l’esprit
de la mère de Jésus, que ce soit lors de la visite des mages, des prophéties
de Siméon et d’Anne au moment de la présentation ou du recouvrement dans
le Temple de Jésus adolescent. La Vierge garde « tous ces évènements
dans son cœur. » Comme beaucoup de Juifs croyants, elle devait
plus ou moins attendre un messie davidique, mais elle a confiance en son
fils, effrayée sans doute des risques qu’il prend, abasourdie par sa condamnation
et sa mort, mais elle reste à prier au Cénacle avec les Apôtres car elle
sait que ce n’est pas fini : l’ange lui a dit : « Le
Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père [..] et son règne
n’aura pas de fin. »
L’attitude de la Vierge Marie lors de l’Annonciation et pendant toute
sa vie est faite de confiance et d’abnégation, elle répond toujours :
« Je suis la servante du Seigneur ! » Les chrétiens
au cours des siècles ont compris le rôle essentiel de la Vierge et la
prient d’intercéder pour eux, en particulier par le ‘Je vous salue
Marie’ reprenant les paroles de l’ange et d’Elisabeth afin d’avoir
dans leur vie un peu de ce don de soi.
Aujourd’hui encore nous recevons des messages du Seigneur, notre mission
est aussi de porter le Seigneur et de le donner aux autres ; comme
la Vierge répondons en confiance « qu’il me soit fait selon ta
parole. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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