12 décembre 1999
Lycée Militaire d'Autun
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Note : pour les élèves du Lycée Militaire
d'Autun V.L.P. signifie " Vivent Les Perm' "
V.L.P. : Vacances - Louanges - Prières
Les vacances, et le mot lui-même synonyme d'absences, peuvent être
source de louange et de prières. Mais dans cette quinzaine que
nous allons vivre maintenant, il y a encore davantage de raisons pour
louer le Seigneur et le prier. C'est Noël…
Toute la période de l'Avent est conçue pour nous amener
à cette grande fête, et à cette grande nouvelle :
un Sauveur nous est né. Si nous nous arrêtons quelque temps
sur cette idée de Dieu qui vient parmi nous, comme nous, à
l'exception du péché, nous nous apercevons que cette nouvelle
est proprement incroyable. Comment Dieu, si différent de nous,
notre créateur, peut-il condescendre à venir à notre
niveau ?
La réponse est simple. C'est l'amour qui guide la volonté
de Dieu. C'est l'amour qui le fait naître parmi nous.
J'ai écrit "incroyable " parce que nombreuses personnes,
y compris des chrétiens, ne pensent pas que Dieu peut nous aimer
à ce point, qu'il est toujours prêt à venir nous aider.
Il aurait peut-être mieux valu écrire non crédible.
Notre foi n'est pas assez grande pour admettre l'amour de Dieu, Père
Fils et Esprit.
C'est aussi la source de notre difficulté à vivre le Sacrement
de Réconciliation et de Pénitence. Nous le voyons davantage
comme un acte humiliant parce que, par manque de confiance dans l'amour
de Dieu, l'homme confond humilité et humiliation. L'humilité
est de reconnaître que nous avons péché, que nous
avons volontairement fait ce qui altère notre relation à
Dieu. L'humiliation est de dévaloriser l'homme (ou la femme) que
je suis. Si l'humilité est une vertu, l'humiliation est un péché
: je ne peux dévaloriser l'Homme puisque le Fils éternel
du Père est venu pour le racheter.
De même lorsque nous considérons les autres hommes, notamment
ceux dont la vie nous paraît à l'opposé de l'appel
de Dieu, nous ne pensons pas que Dieu peut les aimer comme il nous aime,
et qu'il nous appelle à les aimer aussi…
La paix de Noël, c'est peut-être cela : un appel que Dieu
nous fait à aimer tous les hommes (y compris nous-mêmes)
comme il les a aimés, c'est à dire aussi comme ils sont.
Si nous arrivons à vivre ainsi, la paix de Noël ne sera pas
qu'une "trêvee des confiseurs ".
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique Du Lycée Militaire d'Autun
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15 décembre 2002
Forces Armées de Guyane
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Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour s’élever
au-dessus du quotidien et oser dire sa foi au grand jour. Celui qui vient
est plus grand que tout, il est paix, justice et amour sans fin... Voilà
le troisième message de notre montée vers l’espérance :
Témoignage
Le témoignage de Jean le Baptiste est fondé sur les Ecritures et les
personnes qui viennent l’interroger se perdent en conjonctures sur ce
personnage : qui est-il ?
Cela nous montre que la prédication de Jean Baptiste était singulièrement
percutante. Tous les groupes religieux sont interpellés par le message
de conversion qu’il délivre, et ils envoient des prêtres et des lévites
pour s’assurer de la conformité de son exhortation avec la foi juive.
Ainsi la grande demande est de savoir s’il s’agit du prophète Elie qui
doit revenir pour annoncer l’arrivée du Messie.
L’attente messianique est particulièrement importante à l’époque de Jean.
Déjà de nombreuses personnes se sont présentées comme un messie, mais
dans une conception temporelle et immédiate pour rétablir la royauté en
Israël et débarrasser le pays des romains qui ne croient pas au Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob.
Jean dénie tout cela, il annonce une rédemption qui n’est pas circonstanciée
par les événements politiques mais qui est guidée par l’Esprit.
Cette période de l’Avent nous pose la question de savoir quel est notre
témoignage. Sommes-nous comme ces juifs qui attendaient un bouleversement
politique, en rétablissant la puissance séculière de l’Eglise et en construisant
un système de gouvernement religieux – et nous constatons les dégâts que
peut faire cette option ? Ou bien sommes-nous des porteurs de
Bonne Nouvelle en annonçant aux hommes qu’ils sont sauvés et qu’en
acceptant le Salut qui vient de Dieu, ils deviendront réellement libres ?
Le témoignage que nous donnons ne doit pas être seulement verbal, il
est de toute notre vie et les phrases de saint Paul nous invitant à être
toujours dans la joie à prier sans relâche et à rendre grâce nous donnent
une piste pour que notre profession de foi soit crédible et enviable.
Nous nous préparons à fêter la naissance du Sauveur, mais nous préparons-nous
à son avènement en nous ? La venue au monde de Jésus, il y a plus
de 2.000 ans, ne doit pas nous cacher sa venue en nous chaque jour que
nous vivons. L’Avent ne nous prépare pas à un événement du passé, mais
à une réflexion d’aujourd’hui sur Dieu qui s’incarne par amour de l’homme.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées de Guyane
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11 décembre 2005
Bosnie Herzégovine
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Priez sans cesse !
Un disciple de saint Antoine du désert lui demandait un jour : " Abba,
comment faut-il entendre cette parole ? Comment pouvons-nous prier sans
cesse ? " L'ermite lui répondit : " Lorsque je fabrique les cordes en
entrelaçant les palmes, ma pensée est avec le Seigneur et mes mains œuvrent
seules. Ensuite le marchand vient pour acheter les paniers que j'ai tressés
avec les cordes, il me donne trois pièces. Je garde la première pour pourvoir
à la dépense de mon pain, car il faut manger ; la deuxième me sert pour
accueillir les visiteurs en leur offrant un peu de vin car c'est le Seigneur
qui me visite ; je pose la troisième sur le chemin et les pauvres peuvent
la prendre, ainsi quand ils rendront grâces à Dieu pour cette pièce, ils
prieront pour moi sans le savoir même si je dors. Ainsi la demande du
Seigneur est réalisée. "
Cet apophtegme de saint Antoine (251-356) montre à quel point il a su
s'imprégner de la Parole de Dieu qu'il méditait chaque jour. Partageant
sa vie d'ermite entre l'oraison, la lecture et le travail manuel, il était
souvent dérangé par des hommes qui venaient le voir. Lorsque ce n'était
que par curiosité, il les renvoyait, mais si c'était pour le consulter
sur les questions de l'âme, il les recevait avec joie et avec componction.
Dans ce temps de l'Avent nous devons garder présents à l'esprit ces hommes
qui nous montrent le chemin qui conduit à Dieu, comme Jean le Baptiste
l'indiquait à ses contemporains, comme saint Antoine le faisait pour les
anachorètes qui vivaient autour de son ermitage. Ce ne sont ni le Christ
ni un prophète de l'Ancien Testament, mais ils nous appellent à la conversion
et au repentir de nos péchés.
Lorsque nous subissons une attaque de tentations rappelons-nous cette
autre parole de saint Antoine : " Rien ne renouvelle l'âme affaiblie comme
la crainte de Dieu, la belle prière et la méditation incessante de la
Parole de Dieu. Le signe de la croix et la foi en Notre Seigneur sont
des remparts inexpugnables. "
Aujourd'hui encore des hommes semblables nous exhortent à revenir au
Seigneur, essayons d'entendre leur message avec un cœur ouvert.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine
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14 décembre 2008
Brigade Franco-Allemande
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Il y eut un homme…
Il est dommage que, pour des raisons de clarté, la liturgie ait coupé
la lecture du prologue de saint Jean en deux parties : la présentation
du Verbe et celle de Jean-Baptiste.
C’est après l’affirmation du Verbe fait chair que l’évangéliste utilise
cette expression : « il y eut un homme » montrant
ainsi la différence majeure qu’il y a entre le Fils du Père, Verbe incarné,
et cet homme dont il est dit plus tard « Il n’y en a pas de plus
grand parmi les hommes » (Matthieu 11,11)
Il fallait qu’il y eût un précurseur pour la préparation finale du peuple
de Dieu avant la prédication du Fils unique. Les premiers disciples de
Jésus ne sont-ils pas ceux que Jean-Baptiste a envoyés à sa suite en le
désignant comme l’Agneau de Dieu, et à qui Jésus a dit « Venez
et voyez ! » (Jean 1,39) expression qui trouve son accomplissement
lors de la visite au Tombeau de Pierre et Jean où il est dit de ce dernier :
« Il vit et il crut ! » (Jean 20,8)
Aujourd’hui, ce sont les chrétiens qui tiennent la place de Jean-Baptiste ;
ils ont à montrer le Sauveur pour entraîner à sa suite d’autres disciples
à qui ils peuvent dire aussi « Venez et voyez » Encore
faudrait-il que les communautés actuelles soient aussi convaincantes que
l’était Jean-Baptiste.
Dans l’attente de la fête de la Nativité de notre Seigneur, nous devons
montrer combien cette naissance est importante pour nous, non pas dans
les gadgets commerciaux qui l’accompagnent mais dans la simplicité de
la crèche où le Verbe se fait chair.
Cette naissance a transformé le monde en restaurant l’homme et la femme
dans leur dignité d’enfants de Dieu, il s’est fait l’un de nous pour que
nous devenions comme lui ; en prenant notre humanité, il nous offre
la divinité.
Alors nous pourrons écrire non pas Il y eut un homme mais il y
a des hommes et des femmes qui ne sont pas la Lumière mais qui en témoignent
par toute leur vie.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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11 décembre 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Nous avons reçu l’Onction
Les quatre évangélistes relatent la mise en garde de Jean le Baptiste :
le Baptême qu’il confère n’est qu’une étape transitoire, un appel à la
conversion et à la préparation du « chemin du Seigneur. »
Il précise qu’il n’est pas le Messie attendu, celui qui baptisera dans
l’Esprit Saint.
Lorsque nous participons à un Baptême, que ce soit un Baptême d’enfant
ou d’adulte, nous voyons le Christ à l’œuvre dans l’action de la personne
qui baptise, un diacre, un prêtre ou un évêque configuré au Christ par
l’ordination qu’il a reçue. Cette personne agit ‘dans la personne du
Christ’ et non pas en son nom propre pour administrer le Sacrement ;
mais avant le Baptême proprement dit, il est comparable à Jean, à titre
personnel, en appelant tous les participants, pas seulement les parents,
parrains et marraines, à une véritable conversion du cœur.
La communauté chrétienne représentée par les participants accueille en
son sein un nouvel enfant de Dieu ; la joie est toujours présente
mais qu’en est-il de l’introspection de ce moment essentiel dans la vie
de l’Eglise ? Autrement dit, à côté des soucis de photos ou de bénédiction
de médailles plus ou moins chrétiennes, chaque personne qui assiste au
Baptême, y compris le célébrant, se rappelle-t-elle qu’elle a été baptisée
et de ce que ce Sacrement implique dans sa vie quotidienne ?
« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a
consacré par l’onction. » (Isaïe 61,1) Lorsque Jésus a lu cette
phrase dans la synagogue de Nazareth (cf. Luc 4,16-21) il a ajouté :
« Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Ecriture ! »
Chaque personne baptisée pourrait dire la même chose – si nous avions
un tant soit peu de foi – en s’émerveillant de l’Amour du Père qui nous
adopte comme fils et filles, héritiers du Royaume avec le Fils Unique
engendré avant tous les siècles.
Les mots Messie (en hébreu) Christ (en grec) Oint (en français) veulent
tous les trois dire la même chose : ‘Celui qui a reçu l’onction’.
Les prêtres et les lévites d’aujourd’hui nous demandent comme ceux de
l’époque le demandaient à Jean Baptiste : « Qui es-tu ? »
Comme lui nous pouvons répondre « Je ne suis pas le Messie ! »
mais nous devons répondre : « Je suis un messie ! »
consacré par l’onction pour aller porter la Bonne Nouvelle et – dans la
mesure du possible – aplanir et montrer le chemin qui conduit au Père.
« Ne vous préoccupez pas de ce que vous direz, mais dites ce
qui vous sera donné sur le moment: car ce n'est pas vous qui parlerez,
mais l'Esprit Saint. » (Marc 13,11) Baptisés dans l’Esprit selon
la demande que le Christ Ressuscité a faite à ses Apôtres (cf. Matthieu
28,19-20) nous sommes remplis de la force de l’Esprit Saint pour « proclamer
la parole, insister à temps et à contretemps, réfuter, menacer, exhorter,
avec une patience inlassable et le souci d'instruire. » (2Timothée
4,2)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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14 décembre 2014
n°790
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Qui es-tu ?
Prêtres et lévites viennent de Jérusalem pour interroger cet homme qui
vit à l’écart en bordure du désert. Ils sont inquiets devant la popularité
de la prédication de Jean-Baptiste, le fils de Zacharie, l’un des prêtres
habilités à pénétrer dans le Temple pour y offrir l’encens (cf. Luc 1,5-25)
La venue miraculeuse de cet enfant chez un couple de parents âgés était
encore dans toutes les mémoires ; cela ajoutait encore à sa renommée
et piquait la curiosité de ceux qui venaient l’écouter.
Dans ce contexte, les questions que posent les envoyés de l’autorité
religieuse juive sont tout à fait justifiées : sa filiation d’Aaron,
l’énigme de sa naissance laissent à penser qu’il est appelé par Dieu à
une grande destinée. Est-il le Messie attendu, celui qui va rétablir le
royaume de David dans toute sa splendeur et dans tout son rayonnement ?
Est-il Elie, le prophète qui avait vaincu les prêtres de Baal et qui avait
rétabli l’intégrité du culte de Dieu en Israël (cf. 1Rois, 18,22-40) ?
Est-il le grand prophète (cf. Deutéronome 18,15) qui, tel un nouveau Moïse,
libérera le peuple de la soumission à Rome ? Les réponses négatives
de Jean-Baptiste à ces questions ne font qu’accroître leur trouble.
Devant leur insistance, Jean-Baptiste se définit comme un ‘précurseur’,
celui qui témoigne d’un autre homme qui sera plus important et qui est
déjà au milieu d’eux sans qu’ils le sachent, celui qui « baptisera
dans l'Esprit Saint » (Marc1,8) Celui que l’évangéliste Jean
présente comme la ‘Lumière’ (Jean 1,6) en précisant l’universalité
de ce témoignage : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui
éclaire tout homme en venant dans le monde. » (Jean 1,9)
Aujourd’hui nous sommes à la fois très similaires et très différents
de Jean-Baptiste. Similaires parce nous avons aussi bénéficié d’une naissance
miraculeuse, non pas de parents humains mais de l’Esprit : « personne,
à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume
de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit
est esprit. » (Jean 3,5b-6) Nous sommes également comme Jean-Baptiste
« témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient
par lui » (Jean 1,6) Mais différents parce que « nous
connaissons qu’il demeure en nous par l’Esprit qu’il nous a donné. »
(1Jean 3,24) Notre annonce n’est plus de quelqu’un qui doit venir mais
de Dieu qui s’est fait chair pour nous sauver du péché et de la mort (cf.
1Corinthiens 15,26)
La question qui nous est posée par nos contemporains est la même que
celle des prêtres et lévites à Jean-Baptiste : « Qui es-tu ? »
Nous pouvons répondre que nous ne sommes pas le Messie mais que nous sommes
« la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin
du Seigneur » (Jean 1,23) Encore faut-il que cette voix soit
audible à travers le tumulte de ce monde !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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10 déceembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n° 976
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Le dernier prophète ?
Beaucoup d’éléments pourraient laisser penser que Jean-Baptiste est davantage
du côté de l’Ancien Testament que du Nouveau. En effet, comme les prophètes
il annonce la venue du Messie qui sauvera le peuple d’Israël ; comme
Samuel, sa naissance était inespérée d’une femme stérile et ils sont consacrés
à Dieu dès leur enfance (cf. 1Samuel 1,20 # Luc 1,76)) ; comme Jérémie,
ils sont fils de prêtre (cf. Jérémy 1,1 # Luc 1,5) et ils ont été appelés
par Dieu pour annoncer la Bonne Nouvelle plutôt que d’exercer le sacerdoce
héréditaire.
Ces parallèles ne doivent pas faire oublier l’originalité du message
délivré par Jean Baptiste : l’immédiateté de la venue du Royaume.
Les prophètes affirmaient que Dieu n’abandonnait pas son Peuple mais qu’il
se révélerait dans un avenir indéterminé. Jean annonce que le Messie est
déjà dans son Peuple : « Mais au milieu de vous se tient
celui que vous ne connaissez pas » (v.26) La prédication de Jean
est donc radicalement nouvelle.
D’ailleurs le IVème évangéliste ne parle pas de prêche mais
de témoignage : « Cet homme n’était pas la Lumière, mais
il était là pour rendre témoignage à la Lumière. » (v.8) Jean
témoigne que son action en baptisant dans l’eau est le signe précurseur
de celui qui va venir et qui, lui, baptisera dans l’Esprit Saint (Marc
1,8) La conversion proposée est une préparation préliminaire au don de
l’Esprit selon le témoignage de Jean qui affirme l’origine divine de ‘Celui
qui vient’ : « C’est de lui que j’ai dit : Celui
qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »
(Jean 1,15)
Jean le Baptiste ne peut répondre que par la négative aux questions des
envoyés des pharisiens parce que la situation où il se trouve est inédite.
La citation du prophète Isaïe : « Je suis la voix de celui
qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur. » (Isaïe
40,3) indique que ‘Celui qui vient’ est le Seigneur, le Dieu d’Israël.
Cette annonce est inaudible par les pharisiens, c’est pourquoi il est
obligé de développer son témoignage.
Comme Jean-Baptiste, nous, chrétiens d’aujourd’hui, sommes souvent en
butte à des questions quant à notre témoignage sur Jésus et sur sa divinité.
Nous devons expliquer la promesse du Salut, mais surtout nous devons vivre
en conformité avec ce que nous annonçons et ne pas oublier que nous ne
sommes que des témoins de l’amour du Père…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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6 déceembre 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n° 1184
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Il n’était pas la lumière
Les personnes qui viennent l’interroger Jean le Baptiste sont des prêtres
et des lévites envoyé par les Pharisiens. Ce sont donc des personnages
importants dans l’intelligence des Ecritures et de la foi. Ils se perdent
en conjonctures sur ce personnage : qui est-il ?
Cela montre que la prédication de Jean Baptiste devait être singulièrement
percutante. Tous les groupes religieux sont interpellés par le message
de conversion qu’il délivre, et ils envoient des prêtres et des lévites
pour s’assurer de la conformité de son exhortation avec la foi juive.
Ainsi la grande demande est de savoir s’il s’agit du prophète Elie qui
doit revenir pour annoncer l’arrivée du Messie.
L’attente messianique est particulièrement importante à l’époque de Jean.
Déjà de nombreuses personnes se sont présentées comme un messie, mais
dans une conception temporelle et immédiate pour rétablir la royauté en
Israël et débarrasser le pays des romains qui ne croient pas au Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob.
Jean dénie tout cela, il annonce une rédemption qui n’est pas circonstanciée
par les événements politiques mais qui est guidée par l’Esprit.
Cette période de l’Avent pose la question de savoir quel est notre témoignage.
Sommes-nous comme ces juifs qui attendaient un bouleversement politique,
en rétablissant la puissance séculière de l’Eglise et en construisant
un système de gouvernement religieux – et nous constatons les dégâts que
peut faire cette option ? Ou bien sommes-nous des porteurs de
Bonne Nouvelle en annonçant aux hommes qu’ils sont sauvés et qu’en
acceptant le Salut qui vient de Dieu, ils deviendront réellement libres ?
Le témoignage que nous donnons ne doit pas être seulement verbal, il
est de toute notre vie et les phrases de saint Paul nous invitant à être
toujours dans la joie à prier sans relâche et à rendre grâce nous donnent
une piste pour que notre profession de foi soit crédible et enviable.
Nous nous préparons à fêter la naissance du Sauveur, mais nous préparons-nous
à son avènement en nous ? La venue au monde de Jésus, il y a plus
de 2.000 ans, ne doit pas nous cacher sa venue en nous chaque jour que
nous vivons. L’Avent ne nous prépare pas à un événement du passé, mais
à une réflexion d’aujourd’hui sur Dieu qui s’incarne par amour de l’homme.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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17,décembre 2023
Maison Marie-Thérèse
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n° 1355
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Témoignage
Le témoignage de Jean le Baptiste est fondé sur les Ecritures et les
personnes qui viennent l’interroger se perdent en conjonctures sur ce
personnage : qui est-il ?
Cela nous montre que la prédication de Jean Baptiste était singulièrement
percutante. Tous les groupes religieux sont interpellés par le message
de conversion qu’il délivre, et ils envoient des prêtres et des lévites
pour s’assurer de la conformité de son exhortation avec la foi juive.
Ainsi la grande demande est de savoir s’il s’agit du prophète Elie qui
doit revenir pour annoncer l’arrivée du Messie.
L’attente messianique est particulièrement importante à l’époque de Jean.
Déjà de nombreuses personnes se sont présentées comme un messie, mais
dans une conception temporelle et immédiate pour rétablir la royauté en
Israël et débarrasser le pays des romains qui ne croient pas au Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob.
Jean dénie tout cela, il annonce une rédemption qui n’est pas circonstanciée
par les événements politiques mais qui est guidée par l’Esprit.
Cette période de l’Avent nous pose la question de savoir quel est notre
témoignage. Sommes-nous comme ces juifs qui attendaient un bouleversement
politique, en rétablissant la puissance séculière de l’Eglise et en construisant
un système de gouvernement religieux – et nous constatons les dégâts que
peut faire cette option ? Ou bien sommes-nous des porteurs de
Bonne Nouvelle en annonçant aux hommes qu’ils sont sauvés et qu’en
acceptant le Salut qui vient de Dieu, ils deviendront réellement libres ?
Le témoignage que nous donnons ne doit pas être seulement verbal, il
est de toute notre vie et les phrases de saint Paul nous invitant à être
toujours dans la joie à prier sans relâche et à rendre grâce nous donnent
une piste pour que notre profession de foi soit crédible et enviable.
Nous nous préparons à fêter la naissance du Sauveur, mais nous préparons-nous
à son avènement en nous ? La venue au monde de Jésus, il y a plus
de 2.000 ans, ne doit pas nous cacher sa venue en nous chaque jour que
nous vivons. L’Avent ne nous prépare pas à un événement du passé, mais
à une réflexion d’aujourd’hui sur Dieu qui s’incarne par amour de l’homme.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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