3ème dimanche de l'Avent - Année A - saint Matthieu

Isaïe 35,1-6a.10 - Psaume 145 - Jacques 5,7-10 - Matthieu 11,2-11

1

Saint Charles de Monceau

décembre 1995

Messe des Scouts et Guides de France

2

Lycée Militaire d'Autun

13 décembre 1998

Es-tu celui qui doit venir ?

3

Forces Armées de Guyane

16 décembre 2001

Qu'êtes-vous allés voir au désert ?

4

Brigade Franco-Allemande

16 décembre 2007

Le plus petit dans le Royaume

5

Fort Neuf de Vincennes

12 décembre 2010

Ce que vous entendez et voyez

6

Secteur Vermandois

15 décembre 2013

La ‘vengeance’ de Dieu

7

Athies & Nesle

11 décembre 2016

Patience

8

15 décembre 2019

Attendre !

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Décembre 1995

Saint Charles de Monceau

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n°36

Une messe paroissiale animée par les Scouts de France et les Guides de France

Nous avons la chance dans notre paroisse Saint Charles de Monceau d'avoir un Groupe Scout et un Secteur Guide importants, plus de cent cinquante jeunes et une vingtaine de jeunes adultes pour les encadrer.

Or, par définition, le Scoutisme et le Guidisme sont des mouvements qui bougent, qui campent, c'est pourquoi nous ne les voyons pas très souvent, ils sont partis à l'extérieur de Paris pour pouvoir vivre leurs activités.

Malgré cet aspect nomade, ils ont un sentiment d'appartenance à la Paroisse. Et deux fois dans l'année les deux mouvements se regroupent pour célébrer la messe avec l'ensemble de notre communauté paroissiale. Samedi 16 Décembre, ils animent la messe de 18h00. Animer dans l'esprit du fondateur Lord Baden-Powell, c'est se mettre au service des autres, pour le Groupe Scout et le Secteur Guide de Saint Charles, c'est aussi être présent et participant aux activités habituelles de la Paroisse.

Lorsqu'il m'arrive de célébrer la messe avec les unités Guides ou Scouts, pendant un Week-end ou pendant les camps d'été, nous mentionnons toujours dans la prière tous ceux qui participent à la messe dans l'église Saint Charles, et, réciproquement, nous sommes sûrs de la prière de la Paroisse pour nos activités.

Ce Samedi 16 Décembre, nous avons voulu manifester cette communion habituelle entre différents aspects de l'annonce de la Bonne Nouvelle sur notre quartier. La messe dominicale est un des lieux essentiels pour le départ de la propagation de l'Evangile. Ensemble nous participons à l'écoute de la Parole, au partage Eucharistique, à l'envoi en mission. Dans la prière commune, nous trouvons les forces nécessaires pour vivre avec l'Esprit dans notre existence quotidienne, dans nos engagements respectifs.

La devise des louveteaux et des Jeannettes est de faire de son mieux. Puisse chacun d'entre nous, à l'occasion de cette messe, faire de son mieux pour faire avancer l'Evangile là où il se trouve.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Scouts et des Guides de Saint Charles de Monceau

13 décembre 1998

Lycée Militaire d'Autun

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n°69

Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?

Il est vraisemblable que Jean le Baptiste, comme beaucoup de baptiseurs de son temps, ait eu des contacts, voire une formation, avec les Esséniens, groupe de croyants juifs, rendus célèbres par les découvertes de Qurâm.

Les écrits découverts dans la communauté de Qurâm nous apprennent que les Esséniens attendaient deux messies (messiah = celui qui est oint par Dieu). Le premier était un roi, descendant de David, lieutenant de Dieu pour le gouvernement de son Peuple et qui rétablirait le Royaume d'Israël, au besoin par la guerre ; le second était un prêtre, descendant d'Aaron, intercesseur du Peuple auprès de Dieu et sacrificateur pour le Peuple, en particulier pour le pardon des péchés.

La question posée, qui pouvait paraître anodine à première vue, est donc très importante pour les disciples de Jean le Baptiste, eux aussi formés dans l'esprit essénien.

En répondant par la prophétie d'Isaïe, Jésus leur indique qu'il s'agit de tout autre chose. Il ne vient pas pour bouter les romains hors du pays d'Israël ; il ne vient pas pour rétablir les rites du Temple. Il est Dieu lui-même qui vient pour sauver son Peuple. Il est un double Messie, roi descendant de David et prêtre, éventuellement descendant d'Aaron, mais surtout à la manière du Roi Melkisédek (cf. Gn 14 ; Ps 110 ; Hé 5,5-10 et 6,20 ; et première prière eucharistique) qui offre du pain et du vin au très-Haut.

Cela nous amène à nous poser la même question : qui est Jésus pour nous ? Attends-je une Eglise qui serait établie souveraine sur le monde ou bien une Eglise qui ne serait que rites et prières ?

La réponse est sans doute différente. L'Eglise doit être l'aspiration de chacun vers l'idéal que Dieu propose à tous les hommes et en même temps l'intercesseur du genre humain.

Mais l'Eglise est composée de membres dont je fais partie : ce qui s'applique à elle s'applique également à moi. Je dois donc proposer l'idéal humain à ceux que je côtoie et intercéder pour les hommes.

Que ce temps de Noël où Dieu le Fils s'incarne soit pour nous le rappel de l'importance de l'homme aux yeux de Dieu puisqu'il n'a pas hésité à devenir l'un de nous.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

16 décmbre 2001

Forces Armées de Guyane

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n°126

Qu'êtes-vous allé voir au désert ?

En disant cela, après le départ des disciples de Jean le Baptiste, Jésus nous laisse à penser que un bon nombre de ses propres disciples a d'abord été sur le chemin de la conversion prêché par Jean. Sachant que certains n'y étaient allés plus par curiosité que par désir réel de conversion, il veut souligner le rôle essentiel du Précurseur. Ce n'est pas seulement un prophète qui, comme tous les prophètes, annonce la venue du Règne de Dieu, mais un passage important dans le plan divin du Salut. Jean Baptiste est le dernier des prophètes, sa fonction est d'annoncer non pas la venue mais l'inauguration du Royaume. C'est pourquoi Jésus peut ajouter : " Parmi les enfants des femmes, il n'y en a pas de plus grand que lui. "

La suite de cette phrase " le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. " nous indique que ceux qui sont dans la contemplation éternelle de la Trinité, ceux qui sont entrés dans le Royaume, sont plus grands que n'importe quel être humain vivant sur cette terre.

" Mais par le sacrement du baptême, rouge du sang du Christ, la faute est remise et on parvient aussi au Royaume des cieux, dont le sang du Christ a miséricordieusement ouvert l'entrée à ses fidèles. " Cette formulation du pape Innocent III a le mérite d'éclairer la foi de l'Eglise : par le Baptême nous entrons dans le Royaume, nous naissons à la vie spirituelle, nous participons à la gloire de Dieu.

Une conclusion s'impose alors à l'esprit : puisque je suis dans le Royaume de Dieu, même si j'en suis le plus petit, je suis plus grand que Jean Baptiste. Ce ne sont pas mes mérites personnels qui font que je suis plus grand, c'est mon Baptême. Jean Baptiste annonçait l'inauguration du Royaume, le Baptisé que je suis annonce la présence du Royaume des Cieux parmi nous.

C'est donc à nous, chrétiens, de montrer que déjà nous vivons dans le Royaume, dans la contemplation de Dieu, mais aussi dans ce monde qui a tant besoin de notre témoignage.

La question initiale de Jésus s'adresse donc aussi à nous : que venons-nous voir dans l'Eglise ? Une communauté sympathique ? Des relations humaines ? Ou bien partageons-nous réellement le festin du Royaume ?

La réponse se trouve dans nos cœurs.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

16 décembre 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°349

Le plus petit dans le Royaume

Les prophètes sont des personnes qui savent lire les signes des temps à la lumière de la Parole de Dieu et ils avertissent leurs contemporains des écarts qui peuvent entraîner des effets catastrophiques.

Jean le Baptiste est de cette trempe-là et sa prédication séduit, elle conduit de nombreuses personnes à se repentir de ne pas suivre la volonté de Dieu et à changer de vie. Il subit les conséquences de ses discours enflammés contre la situation de la nation et en particulier de l’immoralité qui règne à sa tête, il est jeté en prison sur ordre du roi Hérode et surtout de sa femme Hérodiade.

De sa prison, Jean entends les bruits qui courent sur Jésus et, bien qu’il ait été témoin de la théophanie lors du Baptême de Jésus et il envoie quelques-uns uns de ses disciples pour demander des précisions. Il n’aura comme réponse que les paroles de la prophétie d’Isaïe, ou plutôt le témoignage des propres disciples sur la réalisation de ces paroles par Jésus.

Cette visite permet à Jésus de clarifier le rôle de Jean en affirmant qu’il était bien le prophète annoncé par Malachie, le précurseur de la venue du Messie. Pourtant il ajoute pour compléter que Jean, pour important qu’il soit sur la terre, est le plus petit dans le Royaume des Cieux. Les auditeurs se demandent quelle est la signification de cette déclaration. Jean n’est-il pas inspiré par Dieu pour annoncer la venue de ce Royaume ?

Jésus acquiesce à cette affirmation et y ajoute encore en disant que Jean est l’aboutissement de tous les prophètes. Mais il n’explique pas sa comparaison, c’est à l’auditeur (ou au lecteur d’aujourd’hui) de la comprendre.

Les personnes qui sont dans le Royaume sont en présence de Dieu, Père, Fils et Esprit, par-là même ils ont la vision béatifique dont Jean ne bénéficie pas encore et c’est en cela qu’elles sont plus grandes que lui.

Quelles peuvent être ces personnes plus grandes que Jean le Baptiste ? ce sont celles qui sont entrées dans le Royaume par le Baptême chrétien, non pas seulement celles qui sont mortes, mais tout homme et toute femme ayant été baptisé au nom du Père du Fils et du saint Esprit, selon la volonté exprimée par Jésus ressuscité (cf. Mt 28,19)

C’est donc à nous de manifester que nous sommes plus grands que Jean le Baptiste par une vie conforme au Royaume.

12 décembre 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°508

Ce que vous entendez et voyez

Jean le Baptiste, celui qui prêche dans le désert un baptême de conversion, n’a pas compris que ce Jésus était le Messie attendu pourtant la théophanie dont il a été témoin aurait dû lui ouvrir les yeux ; il apprend depuis sa prison ce que Jésus fait et il envoie les disciples qui lui sont restés fidèles se renseigner avec certitude.

La réponse que Jésus leur fait n’a pas dû les satisfaire pleinement puisque, apparemment, il ne fait que leur rappeler une prophétie d’Isaïe (cf. 29,18) et même s’ils constatent quelques miracles, les prophètes n’en ont-ils pas fait autant ? Cet homme ne correspond pas à celui qu’ils attendaient, ni à celui que Jésus annonçait !

Une fois les disciples de Jean repartis, Jésus explique le rôle du précurseur à ses auditeurs et il s’appuie sur la prophétie de Malachie (cf. 3,1) qui annonçait la venue d’un homme qui préparerait le chemin de Dieu. En prenant ce passage des Ecritures, Jésus affirme qu’il est lui-même Dieu qui a promis de venir au milieu de son peuple.

La transposition que nous pouvons faire pour notre époque et nos communautés est simple ; comme Jean le Baptiste et ses disciples nous manquons de foi dans la mission salvifique du Fils unique du Père et nous trouvons fréquemment qu’Il ne correspond pas à ce que nous en attendons ! A l’image de ces disciples qui repartent avant que Jésus ait donné la clef de sa réponse, nous nous décourageons et nous n’attendons pas de réponse ou d’explication.

La locution que Jésus utilise : ‘ce que vous entendez et voyez’ s’applique pourtant bien aujourd’hui :

  • Nous entendons, lisons et méditons la Parole de Dieu transmise dans la Bible ;
  • Nous qui voyons toutes ces personnes qui ont une vie conforme à la prédication du Christ et qui revendiquent le nom de chrétiens malgré les persécutions directes ou indirectes ;
  •  Nous qui vivons de ces engagements de Dieu Père, Fils et Esprit que sont les Sacrements.

Ces simples actions et constats nous poussent à proclamer à ceux qui nous posent la question quant au message du Christ : Jésus est bien celui qu’annonçait tout l’Ancien Testament qui est venu en ces jours qui sont les derniers (cf. Hébreux 1,2) pour ouvrir à toute l’humanité les portes du Royaume.

Nous entendons et nous voyons, il nous reste simplement à avoir l’acte de foi de l’évangéliste Jean lorsqu’il entre dans le tombeau vide au matin de Pâques : « Il vit et il crut ! » (Jean 20,8)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort de Vincennes

15 décembre 2013

Secteur Vermandois

n° 718

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La ‘vengeance’ de Dieu

Les disciples de Jean Baptiste, et plus largement l’ensemble du Peuple de Dieu, connaissent parfaitement les prophètes. Ils comprennent immédiatement que la phrase de Jésus : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent… » (Matthieu 11,5) est une allusion non seulement à la phrase d’Isaïe (35,5-6) mais aussi au contexte de cette prophétie qui présente la ‘vengeance de Dieu’ qui est sa ‘revanche’ contre les persécuteurs d’Israël.

Cette ‘vengeance’ n’est pas dans l’esprit de la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent » (Exode 21,24) elle n’a pas pour but de punir ceux qui ont détruit Jérusalem mais simplement de montrer la puissance de Dieu qui sauve son peuple en le libérant des servitudes étrangères. Pour cela le Seigneur ne va pas déléguer un envoyé comme Moïse libérant le Peuple de l’esclavage d’Egypte (cf. Exode 3), ni un roi comme David vainqueur des assauts des pays voisins, ni un prophète comme Elie triomphant des prêtres de Baal (cf. 1Roi 18-19), ni même un monarque étranger comme le roi Cyrus offrant la liberté aux déportés de l’Exil (cf. Esdras 1,1sv) Dieu vient lui-même sauver son peuple (Isaïe 35,4)

Ainsi lorsqu’il donne la prophétie d’Isaïe comme réponse à la question des disciples de Jean Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? », il affirme la réalisation de la promesse que Dieu a faite par la voix de son prophète : il vient lui-même pour sauver son peuple. Pour Jean et ses disciples, le doute n’est plus permis : Jésus n’est pas un simple envoyé du Seigneur, il est le Messie attendu. Le IVème évangéliste peut rapporter les paroles prophétiques de Jean Baptiste : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue. » (Jean 3,30)

Après avoir répondu aux disciples de Jean, Jésus explicite le rôle de Jean pour la foule qui est autour de lui, en reprenant un autre passage du prophète Isaïe : « Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi. » (Matthieu 11,10 # Isaïe 40,3) L’appel à la conversion prêché par Jean est une préparation à la venue du Seigneur au milieu de son peuple pour l’inauguration du Royaume.

Aujourd’hui en méditant la prédication de Jean et les explications données par Jésus, nous nous préparons à cette Bonne Nouvelle de Dieu venu en notre chair par amour pour chacun de nous. Devenu semblable à nous par sa naissance d’une femme, il nous permet de devenir semblables à lui : « Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. » (Romain 8,29)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

11 décembre 2016

Paroisses Nesle & Athies

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n°909

Patience

Saint Jacques était à la tête de l’église de Jérusalem (cf. Actes 12,17 ; 15,13 ; 21,18) il avait donc une place prépondérante et un ascendant certain auprès des chrétiens, y compris ceux qui étaient au loin. Son épître date de 56 après Jésus-Christ. C’est donc peu de temps après la mort et la Résurrection de Dieu le Fils mais en même temps trop longtemps pour les chrétiens du Ier siècle qui attendaient le retour du Christ dans sa Gloire d’une minute à l’autre et ils s’étonnaient que la parousie tardât ainsi. Des doutes sur la véracité de l’annonce de la Bonne Nouvelle par les Apôtres apparaissaient : le Royaume allait-il enfin venir ?

L’auteur de cette lettre s’appuie sur les paroles de Jésus et se réfère aux prophètes qui ont annoncé la venue du Messie mais qui n’ont pas assisté à cet évènement comme l’avait annoncé Jésus pendant sa prédication : « Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » (Matthieu 13,17) Ces prophètes ne se sont pas découragés mais ils ont continué à parler au nom de Dieu, même lorsqu’ils étaient rejetés par le peuple ou les autorités religieuses.

Le commandement que Jésus Ressuscité donne à ses disciples est clair : « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Matthieu 28,19) Tant que le monde ne se sera pas converti librement à l’amour de Dieu, Père, Fils et Esprit, le Christ attendra : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jean 10,16) « car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. » (Jean 12,47) Les chrétiens n’ont pas lieu de s’impatienter, ils devraient au contraire se réjouir que l’attente soit le signe du Salut pour tous les hommes.

Aujourd’hui  plus personne s’étonne que le Christ ne soit pas encore revenu. L’impatience des chrétiens s’est émoussée au fil des siècles. Même si nous disons régulièrement « que ton règne vienne » c’est sans grande conviction ; au contraire la plupart des personnes disent : ‘pas tout de suite ! On n’est pas pressés !’ alors que c’est le cœur de notre foi : ‘Il reviendra dans la Gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin’.

Il est grand temps de reprendre en main notre vie spirituelle, de sortir de cette torpeur qui nous enferme dans une foi routinière et comme affadie. Le pape François par ses encycliques et exhortations nous invite à davantage d’audace pour révéler à l’humanité la Joie de l’Evangile et la Joie de l’Amour. Les chrétiens ne doivent pas être timorés mais au contraire s’engager résolument dans l’annonce de la Bonne Nouvelle : « Je connais tes actions, je sais que tu n’es ni froid ni brûlant – mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant. Aussi, puisque tu es tiède – ni brûlant ni froid – je vais te vomir de ma bouche. » (Apocalypse 3,16)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

15 décembre 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1119

Attendre !

Le désarroi de Jean le Baptiste est évident dans la question qu’il pose : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Lors de ses prédications qui accompagnaient le geste du baptême, il annonçait un Messie dont ‘il ne serait pas digne d’enlever les sandales’, un prophète qui ‘baptiserait dans l’Esprit Saint et le feu’, un envoyé de Dieu qui purifierait Israël comme on ‘sépare le grain de la paille’. Au lieu d’un tel homme, ses disciples rapportent à Jean un Jésus qui parle d’amour, de pardon. Pour être sûr, Jean envoie à Jésus des émissaires pour lui poser cette question et d’une certaine façon le mettre en face de ses responsabilités.

La réponse de Jésus est la citation du prophète Isaïe que tous les juifs connaissent et appliquent à la personne du Messie qui doit venir. Cette réponse est claire pour Jean-Baptiste non pas tant à cause des miracles, les aveugles voient, les sourds entendent… mais à cause de les petites incises avec lesquelles le prophète introduit ces miracles : « On verra la gloire du Seigneur […] Dieu vient lui-même et va vous sauver. » Pour réaliser cette promesse, Dieu-le-Fils « s’est fait chair il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire » (Jean 1,14) « prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect » (Philippiens 2,7).

Pour nous cette réponse paraît cryptée – un peu comme les messages de Radio-Londres pendant la guerre – pour laquelle il faut une clef pour pouvoir bien la déchiffrer et la comprendre. Mais pour des personnes familières de la parole de Dieu depuis leur plus tendre enfance, elle est d’une clarté évidente, son interprétation se fait sans erreur possible : Jésus est bien le Messie promis et attendu. L’évangile de saint Jean et la lettre aux Philippiens se font écho de cette compréhension du Messie : il ne vient pas pour rétablir le Royaume de David dans son ampleur en chassant les occupants romains ou autres ; le Fils s’incarne pour montrer à tous les hommes combien ils ont d’importance aux yeux du Père, déjà le psaume admirait : « Qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses, Seigneur, le fils d'un homme, pour que tu comptes avec lui ? » (143[144],3)

Ces textes nous sont proposés par l’Eglise dans ce temps de l’Avent pour que nous nous rendions compte de l’amour de Dieu manifesté dans cet enfant né dans une étable ; c’est une progression vers ce mystère de l’incarnation ainsi offerte. Nous savons que les clefs de décryptage sont dans la Parole, c’est en la lisant et en la méditant, personnellement, à plusieurs, en Eglise que nous découvrirons ces clefs et elles nous permettront de profiter pleinement de cette progression.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde


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