saint Vincent de Paul (27 septembre)
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Archidiocèse de Paris
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Fondateur de la Société des prêtres de la Mission ou lazaristes, et des Filles de la Charité, figure marquante du renouveau spirituel et apostolique du XVIIème siècle français, Vincent de Paul était originaire d’une famille paysanne des Landes. Élevé chez les franciscains de Dax, il poursuivit ses études à l’université de Toulouse. Peu après son ordination sacerdotale, il fut pris par des corsaires et retenu captif en Tunisie pendant près d’un an. Étant parvenu à se faire libérer, il se rendit à Rome, puis vint à Paris en 1609 comme aumônier de la reine Marguerite de Valois, chez qui il resta deux ans, avant de succéder au père Bourgoing, prêtre de l’Oratoire, comme curé de Clichy. Cette période fut pour lui celle d’une véritable conversion, d’une transformation de sa vie intérieure, sous l’influence de Pierre de Bérulle, qu’il commença à fréquenter vers 1610. Vincent ne rejoignit pourtant pas les rangs de l’Oratoire naissant, sans doute parce que cette formule de vie religieuse lui paraissait trop exclusivement intellectuelle. C’est néanmoins Bérulle qui le fit entrer, en 1617 comme aumônier chez Philippe Emmanuel de Gondi, général des galères. Familier des «dévots» de la cour, Vincent prend la défense de Saint-Cyran, qu’on accuse d’illuminisme ; il rencontre alors François de Sales, qui a sur lui une certaine influence. Par ses fonctions d’aumônier des galériens et des matelots et comme prêtre de campagne sur les terres des Gondi, il est de plus en plus frappé par la misère matérielle et morale. Dès son entrée dans la famille de Gondi, il réunit les premières «servantes des pauvres», les Dames de la Charité, et leur donne un statut. En 1625, il fonde pour les hommes une association analogue, la Congrégation de la Mission destinée à l’évangélisation des populations pauvres, surtout dans les campagnes. Les missionnaires, qui se présentent en grand nombre et dont l’activité s’étendra bientôt hors de France, notamment en Irlande et, en 1648, à Madagascar, se forment dans le prieuré parisien de Saint-Lazare, ce qui leur vaudra leur nom de lazaristes. C’est en cette maison qu’en 1628 Monsieur Vincent reçoit, sur la demande de l’archevêque de Paris, un certain nombre d’aspirants à la prêtrise pour les préparer à l’ordination. Ces exercices, par lesquels passeront notamment Bossuet et l’abbé de Rancé, sont répétés chaque année avec un tel succès que Vincent de Paul en vient à ouvrir, avec l’aide du cardinal de Richelieu, des séminaires qui, dirigés par les prêtres de la Mission, forment pendant un an ou deux à la spiritualité et à la théologie morale les futurs pasteurs. Les lazaristes seront ainsi, vers la fin du siècle, à la tête d’une trentaine de séminaires diocésains. Cette œuvre en faveur du clergé se complète par l’action que Vincent déploie au sein de l’officielle congrégation des affaires ecclésiastiques, dite Conseil de conscience. Il intervient par là dans les nominations épiscopales, appuyant les candidats qu’il a connus, dans ses séminaires ou à l’occasion de ses «conférences du mardi» sur la vie spirituelle, pour leurs qualités intérieures et apostoliques. Avec Bérulle et Olier, il travaille, en dépit de l’opposition de Mazarin, à faire de l’épiscopat autre chose qu’une dignité honorifique ou l’étage d’une carrière mondaine. Si la préparation par Monsieur Vincent des prêtres et des évêques à leurs fonctions profita d’abord à la France, sa décision de fonder, en 1633, avec l’aide de Louise de Marillac, la communauté des Filles de la Charité eut très rapidement des répercussions dans le monde entier. Vincent incita le petit groupe de simples filles de la campagne réuni autour de Louise de Marillac à se consacrer au service des pauvres et des malades. Les sœurs, placées sous la direction des lazaristes, n’habitaient pas dans des couvents, mais dans les paroisses où elles exerçaient leurs fonctions d’assistance ; elles portaient les habits de leurs provinces d’origine, circulaient librement et ne constituaient pas des communautés religieuses au sens traditionnel. L’entreprise, par tous ces aspects, témoignait pour l’époque d’une grande audace. Par de telles fondations autant que par sa personnalité d’apôtre de la charité, Vincent de Paul fut ainsi l’un des principaux artisans du renouveau catholique en France au XVIIème siècle et du rayonnement de cette école de spiritualité et d’apostolat au-delà des frontières. Il a été canonisé en 1737.
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