SAINT VERONIQUE (4 février)

Diocèse aux Armées
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D’après une tradition constante, Notre Seigneur Jésus Christ suivant la voie douloureuse qui le conduisait au Calvaire, rencontre une femme qui par compassion pour ses souffrances, lui essuya le visage avec le voile blanc dont elle se couvrait la tête. En récompense de cette bonne action, le Sauveur laissa l’empreinte de son visage sur ce voile.

Le précieux linge conservé par elle fut désigné en grec sous le nom de veronicon (en latin : veraeffigies) vrai visage du Christ. Cette femme s’appelait Veronique ou Berenice. La scène dut se passer devant de sa maison. On en a conservé le souvenir dans une des stations du chemin de croix.

Mais qui était cette femme ? Que devint-elle et que devint la relique dont elle était dépositaire ? Ici on trouve plusieurs traditions sur la valeur respective desquelles il est impossible de se prononcer.

Tradition de Rome

La pieuse femme appelée Véronique, honorée comme sainte aurait été demandée à Rome par l’empereur Tibère  ; elle aurait apporté le linge sur lequel était imprimée la Sainte Face et au contact de cette relique, l’empereur aurait été guéri. Au moment de sa mort Véronique aurait confié le voile au Pape, Saint Clément. Benoît XIV dit que l’exactitude du fait a été contestée parce que toute l'antiquité a ignoré le nom de Véronique ; le nom ne figure pas au martyrologe romain corrigé par Baronius. En somme, la venue de Véronique à Rome tient à deux faits non prouvés : le désir de l’empereur Tibère qui veut voir JESUS puis une lettre d’Abgar d’Edesse, qui en vue de le convertir lui envoie avec sa lettre, l’image de Jésus.
Pareille fiction est acceptée au 14ème siècle, Baronius l’insère dans ses annales sous l’année 34 ; on institue une fête avec une messe spéciale dans le missel ambrosien, mais Saint Charles Borromée supprime cette messe. Le nom de Véronique ne figure pas dans les anciens martyrologes ni dans ceux du Moyen Age ; on ne le trouve pas inscrit dans le martyrologe de Galesinius , on ne l’a pas inscrit dans le martyrologe romain.

Une autre opinion     voudrait identifier Véronique avec l’hémorroïsse de l’évangile (Math 9, 20). L’évangile de Nicodème, document apocryphe, donne à cette femme le nom de Bérénice. Mais aux 5ème et 6ème siècles, des auteurs pensèrent que cette miraculée était Marthe, soeur de Lazare.

Tradition des Gaules

On s’imagina que Véronique, mariée à Zachée (Amadour) était venue avec celui-ci pour évangéliser le centre de la Gaule.
En 1855, un auteur tenta de faire revivre cette opinion en s’appuyant sur des traditions orales : “ saint Amadour et sainte Veronique ” Paris (1855).
On fait aussi de Véronique, l’apôtre du Médoc et on place son tombeau à Soulac, diocèse de Bordeaux.    Cirot de la Ville, dans “ les origines chrétiennes de Bordeaux ” s’est fait l’ardeur défenseur de cette opinion ainsi qu’Aurélien  "Sainte Véronique apôtre de l'Aquitaine, son tombeau et son culte à Soulac" - Toulouse 1877.

 
Sainte Véronique dans l'art et la littérature du Moyen Age

Il y eut à Rome une Sainte Face qui donna lieu à des manifestations enthousiastes de dévotion au Moyen-Age. Cependant les documents antérieurs au 11ème siècle n’en parlent pas. Il y eut des reproductions de cette Sainte Face répandues dans toute l’Europe. La légende du Moyen Age présente Véronique dans le “ Mystère de la passion de Jésus-Christ ”.


Saint Véronique
Livre d'heures fin du XVème siècle
Chalons en Champagne - Bibliothèque municipale



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