SAINT-LUC (18 octobre)

Eglise universelle
Patron des médecins
Diocèse aux Armées
Patron du Service de Santé


LUC   est l’auteur du troisième évangile et du livre des Actes des apôtres : il y a chanté la bonté de Dieu et la jeunesse de l’Eglise missionnaire. Ce maître à qui nous devons tant, reste dans la pénombre. Né païen à Antioche, il se convertit.

Au cours de sa seconde mission, Paul le prit avec lui quelque temps, vers 49. Plusieurs années après il le trouvait à Philippes et devait le garder auprès de lui. Quand Paul eut été exécuté à Rome, Luc quitta la ville. Dès lors nous perdons sa trace.

La culture de saint Luc fait honneur à la civilisation hellénique.  Il écrivait en grec avec dextérité, et avait étudié la médecine. Sagace observateur, il savait décrire. Bon et doux, il a insisté sur la bonté et la douceur du Christ et du Père céleste : nous lui devons la parabole du père miséricordieux (Luc 15, 11) : “ Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi ma part d'héritage... ” Luc a voulu rendre aimables au grand public païen de bonne volonté, l’Eglise et son fondateur. L’évangile parut vers 60, après celui de Marc. Luc, ami du parfait humanisme, nous invite à devenir par l’humilité des saints.

Dans le troisième évangile et dans les Actes est décrit le rôle de l’Esprit-Saint, qui souffle ici comme un vent du large, gonflant les voiles des navires et les coeurs des missionnaires. Même les Actes furent composés entre 62 et 67 très probablement.

Le message de Luc est un message de salut, de miséricorde, de pardon. Selon le mot profond de Dante, Luc est le “ scribe de la mansuétude du Christ ”. Mais si son Dieu semble bon jusqu’à la faiblesse pour le pécheur, c’est pour l’aider à sa conversion, qui ne peut pas ne pas être pénible. Point de guérison sans dure ascèse. “ Quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut-être mon disciple. L’évangile était le baptême de la Terre sainte, les Actes sont la conquête pacifique du monde méditerranéen.  Le dynamisme de l’Église en marche agrandit dans l’espace et prolonge dans le temps celui du Christ évangélique.

Luc est commémoré à différents jours dans le martyrologe hiéronymien. Le 18 octobre, il est annoncé ainsi : “ En Orient, mort (natale) de saint Luc, évangéliste ”. Cette mention se réfère à l’usage liturgique. Le calendrier de Carthage porte : “ Le 3 des ides d’octobre (13 octobre), saint Luc, évangéliste et martyr ”. Saint Grégoire de Nazainze (Discours IV contre Julien, 69) cite des noms de martyrs, dont celui de Luc. Saint Gaudence de Brescia (Serm XVII, 11) dit ceci : “ On raconte que André et Luc ont consommé leur vie à Patras, ville d’Achaïe ”. Les traditions résumées dans le synaxaire de Constantinople notent que Luc prêcha en Achaïe et en Béotie, et qu’il devint évêque de Thèbes aux sept portes, en Béotie. Saint Jérôme, dans la préface de son commentaire sur Saint Matthieu, nous dit que Luc écrivit son évangile en Achaïe et en Béotie.

Le martyrologe romain fait mourir Saint Luc en Bithynie, mais ce nom semble bien une corruption de Béotie. Il a hérité ce lieu de Bède, et d’Adon dans son Libellus de festivitatibus apostolorum. Au 9 mai, le martyrologe romain mentionne : “ A Constantinople, translation de Saint André, apôtre, et de Saint Luc, évangéliste, de l’Achaïe. ” Il a emprunté cela à Usuard, mais cette translation eut lieu en réalité le 3 mars 357. Les calendriers grecs ne la commémorent point. On ne connaît le transfert des reliques de Saint Luc à Padoue que par un seul texte, sans valeur. En 1177, on avait découvert dans cette ville les reliques de sainte Justine, des saints Innocents, de saint Luc et de Saint Mathias (Biblioth. hag lat., 4575). Mais le document qui conte la découverte ne nous dit pas d’où venaient ces reliques, ni quand et comment elles parvinrent en Vénétie. Quant à l’assertion du martyrologe, que le transfert se fit de Constantinople à Padoue, c’est une hypothèse de ses réviseurs.

Saint Luc est patron des médecins, de même que les saints Côme et Damien.  Il est aussi patron des peintres, et la légende veut qu’il ait fait le portrait de la Vierge.  C’est vrai en ce sens que Saint Luc est le seul à nous dire certaines choses importantes pour la physionomie de Notre-Dame, par exemple cette réponse de Jésus au cri d’une femme : “ Heureux les flancs qui t’ont porté et les seins qui t’ont allaité ! Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent ! ” (Luc, XI, 28 écho de VIII, 21 : “ Ma Mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique ! ”.


Saint Luc peignant le Vierge
Colin de Cauter



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