SAINT LOUIS   (25 août)

Diocèse aux Armées
Patron du diocèse aux armées françaises,
titulaire de la cathédrale,
l’église des soldats des Invalides)


Il naquit à Poissy le 25 avril 1214.

[En 1212, les musulmans avaient essuyé en Espagne, à Las Havas de Tolosas, une défaite décisive. Le 27 juillet 1214, à Bouvines, la grande victoire nationale du patriotisme français, la France remportait une de ses premières victoires. ]

Louis IX devint roi de France en 1226, à la mort de son père Louis VIII.

Après la période difficile de la régence exercée par sa mère Blanche de Castille, il épousa Marguerite de Provence en 1234, qui lui donna onze enfants.

Il rétablit l’ordre dans le royaume (victoire de Taillebourg en 1242) et partit pour la septième croisade (en 1248).

La croisade malheureuse d’Egypte (1249-1250) valut cependant à Louis IX, dans le monde musulman, un prestige incomparable. Victorieux à Damiette mais vaincu à Mansourah (Egypte) en 1250, le roi, fait prisonnier, ne fut libéré que moyennant une lourde rançon. Prisonnier il s’imposait par ses vertus et ses vainqueurs l’appelaient le “ Sultan Juste ”. Revenu en France après la mort de sa mère (1252), il se fixa à Paris. Il fit construire la Sainte Chapelle, reliquaire transparent pour abriter les restes du bois de la Croix et la Couronne d’épines qu’il avait achetés à Baudoin II, empereur de Constantinople.

Parti pour une dernière croisade en 1270, Louis IX mourut du typhus près de Tunis le 25 août 1270. Il a été canonisé le 11 août 1297 par le Pape Boniface VIII.

Nous devons notre documentation tout d’abord au fait que Louis IX était le roi du plus puissant royaume d’Occident, à un moment où le pouvoir royal en France se renforçait considérablement. Ses principaux biographes sont Guillaume de Saint Pathus, franciscain, qui composa son histoire très détaillée après 1297 et Jean de Joinville, ami intime du roi qui écrivit l’histoire de Saint Louis entre 1298 et 1309. Il y a aussi des documents du procès de canonisation conservés aux archives nationales à Paris et aux archives au Vatican.

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Saint Louis fut un chrétien et un roi remarquable. Ses biographes remarquent un merveilleux équilibre humain, une vie où chaque chose est à sa place, où Dieu et le prochain sont également servis. La maîtrise de soi, la sérénité, la grandeur d’âme du roi supposent avant toutes choses, un coeur fixé en Dieu où il trouve la force et la paix. On connaît l’horreur de Saint Louis pour le péché mortel, horreur qu’il devait à l’éducation reçue de sa mère Blanche de Castille et qu’il s’efforçait d’inculquer à tout son entourage, à ses enfants, à son ami Joinville.

La piété et les mortifications du roi étaient celles d’un moine. Mais sa piété était beaucoup plus éclairée que celle des laïques de son temps. Il aimait entendre les sermons et il s’était constitué une remarquable bibliothèque d’auteurs sacrés où il cherchait avant tout la nourriture spirituelle.

Les oeuvres de miséricorde de Saint Louis ne sont pas moins célèbres que ses pénitences. Il aimait et respectait les pauvres, les malades et les religieux comme par exemple, les Franciscains, les Dominicains et les Cisterciens. Il a fondé de nombreuses oeuvres de bienfaisance, pour les femmes repenties, ainsi les Filles-Dieu, les aveugles, les quinze-vingt, les malades, les Hôpitaux de Pontoise, Vernon, Compiègne. Le roi invitait des mendiants à sa table et les servait.

Il visitait aussi les malades, les léproseries et aimait à soigner les lépreux. Il a favorisé le renouveau de l’économie du Royaume, la fondation d’hôpitaux, l’accroissement des oeuvres de bienfaisance et surtout la promotion de la justice par de nombreuses ordonnances. Gouverner bien, c’était ne rien retenir des biens ni des droits d’autrui : “ Ne prenons pas le bien d’autrui, même pour le donner à Dieu ” car le rendre écorche la gorge, à cause des    R    qui y sont, lesquels signifient les râteaux du diable qui toujours tient en arrière vers lui, ceux qui veulent rendre le bien mal acquis ”.

Sa politique intérieure s’inspirait du même principe de justice que sa politique extérieure. “ A chacun le sien ”. Pour empêcher tout abus de ses agents, il fait contrôler ses baillis par des enquêteurs. Pour rendre la justice, il créa le Parlement. Pour avoir des comptes exacts, il institua ce qui serait ensuite la chambre des comptes. En 1263, il réforma la monnaie qui s’imposa rapidement au dépens des monnaies seigneuriales.

Fermeté, courage, grandeur d’âme caractérisent Saint Louis. Bien gouverner, c’était aussi maintenir les sujets en paix et en droiture, ne guerroyer contre les chrétiens qu’à la dernière extrémité, apaiser les querelles, éviter le péché et l’hérésie, tout sacrifier à l’idéal missionnaire de la croisade. Il voulait la paix par le droit. Cette volonté de justice avait rendu le roi illustre. De tous côtés, on recourait à son arbitrage : de Flandre, et de Champagne. Le Saint Empire et le Siège Apostolique, le roi et les Barons d’Angleterre se soumettaient à son jugement. En 1264, « l’Edit d’Amiens » trancha entre ces derniers plaideurs.

Le règne de Saint Louis est également l’époque de grand essor de l’université de Paris, institution placée sous la juridiction du Pape qui la protège contre les évêques et les agents royaux. Saint Louis favorisa la fondation de collèges destinés à héberger des étudiants. Le plus célèbre de ces collèges fondés par Robert de Sorbon fut doté largement par le Roi.

La grand piété de Saint Louis et des divers membres de la famille royale se traduisirent par de nombreuses fondations. Royaumont fût certainement l’établissement monastique le plus cher au coeur du roi.   Il l’avait fondé en 1228 pour accomplir un voeu de son père Louis VIII. C’était une communauté cistercienne à laquelle il avait conscience d’appartenir. Mais ce furent surtout les ordres mendiants qui bénéficièrent de sa générosité. Il favorisa l’installation des franciscains et des dominicains à Paris. Ces derniers possédaient le couvent rue Saint Jacques (d’où le nom Jacobins), une école philosophique que fréquentèrent Albert le Grand et Thomas d’Aquin.       De son côté, la soeur du roi, la bienheureuse Isabelle de France, fondait à Longchamp, la première maison de Clarisses. On peut encore citer l’abbaye de Maubuisson et l’abbaye du Lys - deux maisons de moniales cisterciennes - qui furent fondées par Blanche de Castille et le Roi. Enfin, rappelons la construction de la Sainte Chapelle, immense chasse vitrée du plus pur style gothique pour servir de reliquaire à la couronne d’épines.

La vie de Saint Louis donne une impression d’unité depuis son baptême à Poissy (il aimait à signer Louis de Poissy) jusqu’à sa mort devant Tunis où l’une de ses dernières paroles fut : “ nous irons en Jérusalem ”, rappelant par là, à la fois le but de sa croisade et le but de sa vie : la Jérusalem Céleste.


Enseignement de saint Louis à son fils
Recueil des traités de dévotion
XIVème siècle
Chantilly - Musée Condé



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