SAINT ELOI (1er décembre) |
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Diocèse aux Armées
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Il est l’un des saints les plus populaires de l’ancienne France et nous sommes relativement bien documentés sur son histoire. Il est un des personnages les mieux connus de son époque. Il apparaît comme un homme énergique, entreprenant, capable et fort sympathique. Eloi naquit dans la villa de Chaptelat à deux lieues au nord de Limoges, vers 588. Fils de Eucher et Terrigia, deux aquitains ou gallo-romains de condition modeste, il fut envoyé à Limoges par ses parents pour y apprendre l’orfèvrerie. Il entra dans l’atelier du monétaire Abdon qui lui enseigna, entre autres arts, celui de fabriquer des monnaies. Venu dans la région de Paris, il se lia avec un trésorier du roi, Bobbon dont il gagna l’estime. Ce fut dans ces conditions que, selon la légende il fut chargé par Clotaire II de lui fabriquer un trône. Le roi lui aurait remis une certaine quantité d’or jugée nécessaire pour faire un siège ; Eloi eut l’honnêteté et l'habilité d’en faire deux, ce qui provoqua l’admiration de Clotaire et valut au jeune orfèvre, la confiance royale. Eloi fut chargé de diriger l’atelier monétaire de Marseille. Des monnaies signées de lui subsistent en assez grand nombre. On raconte que lorsqu’il dut prêter serment de fidélité à Clotaire sur la tunique de Saint Martin, il fut saisi de crainte et refusa de jurer : le roi l'aurait alors tenu quitte de serment. Il semble que ce fut avant de partir pour Marseille qu’il se lia d’amitié avec Didier qui devait devenir évêque de Cahors, et Dadon le futur évêque de Rouen. Pendant un temps, Eloi continua son métier d’orfèvre. On lui attribue, à tort ou à raison, un très grand nombre d’oeuvres d’art : le tombeau de Saint Martin de Tours, le mausolée de Saint Loup de Paris, le calice de Chelles, la croix du choeur de Saint Denis, une gondole de jaspe du trésor de Saint Denis ( actuellement au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale) ; un calice à l’église Saint Loup de Noyon. Il fut naturellement aidé dans son travail par des disciples. Quand Dagobert succéda à son père -Clotaire II- en 629, Eloi entra parmi ses conseillers intimes. Il acquit une influence considérable. La tradition populaire n’a pas oublié son rôle de “ grand Saint Eloi ”. Encore laïc, Eloi fonda une abbaye d’hommes dans le Limousin, et en confia le gouvernement à Remacle qui devait devenir plus tard abbé de Saint Avelot. En 633, Eloi établit à Paris même, dans l’île de la Cité, un monastère de filles. La maison largement dotée par lui, était importante : on y compta jusqu’à 300 religieuses. Il mit à sa tête l’Abbesse Aure. Il dédia le couvent à Saint Martial le patron de Limoges. Par la suite ce monastère fut désigné sous le nom de Saint Eloi ou de Sainte Aure. Comme d’autres collaborateurs de Dagobert, Eloi finit par être appelé à l’épiscopat. Il fut choisi pour succéder à Saint Médard sur le siège de Noyon-Tournai. Il fut sacré le 13 mai 641. L’activité épiscopale d’Eloi se manifesta particulièrement par la prédication, la fondation de monastères et l’oeuvre missionnaire. Il ouvrit à Noyon, un monastère de femmes. Il fonda aussi les abbayes de Saint Loup de Noyon, de Saint Martin de Tournai, de Saint Quentin. Missionnaire, il poussa ses courses apostoliques jusque chez les Frisons mais il n’obtint pas le succès qu’il avait espéré : il ignorait la langue du pays et comme il appartenait à la nation conquérante, il demeurait suspect à ceux qu’il voulait convertir. Eloi mourut en 660 et il eut pour successeur Saint Mommolin. Une translation solennelle des reliques, rapportées de Hollande jusqu'à Noyon a eu lieu le 22 juin 1952. Saint Eloi a été choisi comme patron céleste non seulement par les orfèvres, mais aussi par les maréchaux ferrants et les forgerons. Le fait que Saint Eloi soit le saint patron des maréchaux ferrants a donné naissance à de nombreuses légendes. On lui a attribué en particulier un pouvoir spécial sur les chevaux. On le représente soit occupé à ciseler des bijoux, soit travaillant le métal sur une forge, soit en chape avec la mitre et la crosse, mais tenant un marteau de la main gauche.
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