Il est né le 25 mai 1550 à Bucchianico (Abruzzes). Sa jeunesse fut assez
dissipée.
Il se convertit à 25 ans et résolut de faire pénitence. Il entra chez les capucins
mais par deux fois dut en sortir à cause d’un ulcère incurable à la jambe. C’est
à Rome qu’il trouva définitivement l’orientation de sa vie, alors qu’il exerçait
le métier d’infirmier à l’hôpital Saint Jacques. Touché de compassion pour les
souffrances qu’il avait sous les yeux, voyant le peu de charité de certains
employés de l'hôpital, il décida de se consacrer aux malades et aux malheureux
“ avec l’amour d’une mère soignant son enfant malade ”.
D’infirmier, il devint économe de
la maison ce qui lui permit d’envisager une réforme complète du soin des malades.
Il groupa autour de lui quelques compagnons qui vont devenir le noyau de l’ordre
des clercs réguliers, ministres des infirmes ou Camilliens.
Une bulle du 21 septembre 1591 de
Grégoire XIV érige l’ordre des Camilliens sous la règle de Saint Augustin. Camille
en est le préfet général. Camille n’était pas prêtre ; décidé de le devenir,
il se mit à l’étude du latin et fut ordonné prêtre en 1584.
Toute sa vie, il fut un homme très
charitable. L’importance des réformes qu’il entreprit dans l’assistance hospitalière
en fait le précurseur de la bienfaisance publique moderne.
La mission spéciale de l’ordre, à
laquelle tous les religieux se lient par voeu, même au péril de leur vie, est
: “ l’exercice des oeuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers
les malades, même atteints de peste, tant dans les hôpitaux et les prisons que
dans les maisons privées et partout où il faudra ”, (Constitutions). Ils
doivent “ regarder l’hôpital comme un jardin délicieux ”, les malades
comme “ leurs seigneurs et maîtres ”.
Camille mourut à Rome le 14 juillet
1614.
Canonisé le 29 juin 1746 par Benoît XIV, le titre de Protecteur des hôpitaux
et des malades lui fut donné en même temps qu’à St Jean de Dieu, par Léon XIII
le 22 juin 1886. En 1930, Pie XI le proclame patron du personnel des hôpitaux
ainsi que Saint Jean de Dieu. Il est fêté le 15 juillet dans son ordre et le
18 dans l’Eglise.
On pourrait s’étonner que dans l’Eglise, des prêtres passent leur vie au service
des misères et des faiblesses physiques. Mais la charité se souvient de tant
de gestes du Christ guérissant et bénissant les foules. N’y a t il pas de relations
entre le lit de souffrance, la table d’opération et l’autel ? A la suite
du Christ, comme le bon Samaritain de l’Evangile du jour, (Luc 10, 25-37), il
nous est demandé de servir, spécialement les pauvres et les malades. Aucune
eschatologie révolutionnaire, aucune idéologie ne peut nous dispenser de traiter
avec justice et amour une personne que nous pouvons secourir.
Il est fréquent de rencontrer sur la route une personne blessée ; il est
plus fréquent encore de rencontrer des êtres meurtris par l'échec, les drames
familiaux, le chômage, etc. Nous n’avons pas à nous demander : qui est
digne d’être considéré comme mon prochain ? mais, que dois-je faire pour
être vraiment le prochain de mes frères ?
La conduite du bon Samaritain fournit la réponse à cette question.
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