SAINTE BARBE (4 décembre)
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Diocèse aux Armées
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L’histoire ne sait rien de très sûr au sujet de la vie et de la mort de Sainte Barbe et on cherche en vain sa trace dans l’antiquité. Les prétendus Actes de son martyre ne sont pas antérieurs au 7ème siècle et ils semblent avoir été écrits plutôt pour donner satisfaction à la curiosité de ses dévots que pour créer son culte. On peut résumer ainsi la légende : Barbe, jeune fille honorable
et très belle, avait été enfermée par son père dans une tour pour lui
permettre d’échapper aux sollicitations amoureuses. Sur le point de partir
en voyage, le père de Barbe, Dioscore, donna l’ordre de construire une
salle de bains auprès de la tour : lorsqu’il revint, il constata
avec surprise que le nouveau bâtiment avait trois fenêtres et sa fille
lui expliqua qu’elle l’avait voulu ainsi pour affirmer sa foi en la Trinité ;
elle lui annonça du même coup qu’elle était chrétienne. Furieux, Dioscore,
la dénonça au Préfet de la Province -Martinianus- qui lui fit subir les
plus cruels tourments et qui finalement la condamna à la peine capitale.
Dioscore se chargea d’exécuter la sentence ; mais lorsqu’il eut accompli
sa triste besogne, il fut frappé par la foudre et son corps fut entièrement
carbonisé. Les Actes placent la mort de Sainte Barbe sous Maximien ou Maximin c’est-à-dire entre 235 (Maximim le Thrace) et 3l3 (Maximin Daïa). Il est inutile de chercher la moindre précision historique à ce sujet. De même au sujet du lieu du martyre, les uns parlant d'Heliopolis en Égypte, d’autres de Nicomédie, d’autres de la Toscane, d’autres encore de Rome ou d’Antioche. Les reliques de Sainte Barbe ont été vénérées à Venise, à Babylone d’Egypte, à Plaisance et encore ailleurs. La seule chose certaine est la popularité de la sainte dont le culte était répandu dès le 9ème siècle. La mort tragique de son père valut à Sainte Barbe d’être invoquée contre la foudre et l’incendie. On l’invoque aussi pour obtenir la grâce de ne pas mourir sans avoir reçu les derniers sacrements. Le prestige de Sainte Barbe vient de ce que on la prie pour demander d’être délivré de la mort subite ou “ male mort ”. Dans les litanies des saints, nous prions Dieu de nous en préserver comme de la peste. Le paysan invoquait Sainte Barbe contre les orages, parfois, les hauteurs favorites du tonnerre, lui étaient dédiées. Sainte Barbe est devenue la patronne des artificiers, des artilleurs, des mineurs, des tonneliers et des sapeurs, les pompiers. On représente Sainte Barbe tenant la tour où elle habita. Ce monument massif peut évoquer, si l’on veut, les poudreries modernes. Sainte Barbe est patronne d’églises paroissiales dans les pays miniers : quatre au diocèse de Cambrai, sept à celui d’Arras. Il y en a également deux dans le diocèse de Langres, une dans celui de Bourges, de Vannes, d’Albi, d’Ajaccio. Outre l’église de Moustoir, le Morbihan offre l’intéressante chapelle du Faoüet, construite de 1489 à 1512, à la suite d’un voeu du seigneur de Toulbodou qui faillit périr dans un orage alors qu'il chassait en ces lieux. Signalons parmi les peintres qui ont représenté Sainte Barbe, Pinturicchio qui a peint la fuite et le martyre de la sainte. (Appartements Borgia au Vatican). Sainte Barbe fait partie des saints auxiliaires. Sa fête est célébrée en Orient et en Occident le 4 décembre. |
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