SAINT JEAN MARIE VIANNEY (curé d'Ars) - 4a. août

Eglise universelle
Patron des prêtres diocésains


Bien que tous les saints appartiennent à l'Eglise universelle, ils possèdent une signification locale particulière. Jean-Marie Vianney est connu dans le monde entier sous le nom du « curé d'Ars » et ce titre, teinté d'affection, suffit à indiquer le sens de sa mission, qui fut d'être, en remplissant humblement sa tâche de pasteur, un modèle pour tous les prêtres ayant la charge d'une paroisse. Ainsi, son œuvre, limitée d'abord au cadre du petit village d'Ars, a acquis peu à peu une valeur et une renommée universelles.

Jean-Marie Vianney naquit à Dardilly, à quelques kilomètres au nord-ouest de Lyon, en 1786. Ses parents, de simples paysans, étaient de fervents catholiques qui donnèrent asile à des prêtres non-assermentés durant la Révolution. Enfant, Jean-Marie assista à des messes clandestines célébrées dans les bois ou dans des granges. Après sa première communion, à l'âge de treize ans, il décida de devenir prêtre, mais il n'osa en parler à son père qu'à dix-sept ans et n'obtint son consentement que l'année suivante.

Son éducation fut très sommaire. A dix-sept ans, il ne savait pas lire. L'abbé Balley, curé d'un village voisin, Écully, lui enseigna quelques rudiments, mais le futur saint n'arrivait pas à apprendre le latin : « Je ne peux rien loger dans ma mauvaise tête » disait-il.

En octobre 1809, appelé par la conscription dans l'armée de Napoléon, il ne peut se faire exempter comme séminariste, mais il tombe malade et reste quelques semaines à l'hôpital. Lorsqu'on l'envoie en janvier 1810 rejoindre son détachement, qui est déjà parti pour l'Espagne, il quitte son harnachement dans les monts du Forez et « prend le maquis » au village montagnard des Noës, où il rejoint d'autres déserteurs. Il se cache quelque temps et se fait appeler « Jérôme Vincent » Cet acte d'insubordination, dont il n'exprima jamais le moindre remords, fait de lui en quelque sorte le saint patron des objecteurs de conscience.

Il put, en 1811, être tonsuré mais, en 1815, les directeurs du séminaire de Lyon, où il essayait de s'initier à la théologie, le renvoyèrent pour incapacité intellectuelle. L'abbé Balley eut beaucoup de mal à le préparer à l'examen suivant, où il échoua malgré sa bonne volonté. Cependant, en avril 1814, l'Empire s'est écroulé. L'archevêque de Lyon, le cardinal Fesch, oncle de Napoléon, s'est enfui à Rome. Le vicaire général, qui manque de prêtres dans son diocèse, accepte le séminariste recalé. En août 1815, Jean-Marie Vianney est ordonné prêtre à Grenoble et, après deux ans passés comme vicaire auprès de son protecteur le curé d'Ecully, il est nommé dans un village des Dombes qu'il allait rendre célèbre : Ars.

Il fait les trente kilomètres à pied, en ce mois de février 1818, et arrive avec beaucoup d'humilité dans un pays peu pratiquant, qu'il va essayer d'amener patiemment à la foi, par l'exemple et par la prière. Sa première arme sera la bonté, et dans l'approche de ses paroissiens, il va faire preuve d'une abnégation qui l'amènera à cette vie de dévouement, de dénuement parfait, à cet ascétisme sans forfanterie, qui le fait vivre de presque rien et se priver de sommeil pour être toujours au service des autres.

Avec quelle peine il rédige ses premiers sermons, lui qui a tant de mal à trouver ses mots, à retenir ce qu'il a appris, à mettre en phrases ses idées. Et pourtant, ses efforts acharnés arrivent à remuer le grand obstacle qu'il a d'abord rencontré : non pas l'hostilité, mais l'indifférence.

Il s'attaque à l'ivrognerie, à la violence, à l'avarice et à la grossièreté. Et parfois il doit affronter la calomnie la plus basse et les pires vexations, même de la part du clergé. Imperturbable, il continue son œuvre. Mais il doit aussi lutter contre son grand ennemi, le Diable, « le Grappin » comme il dit. Dans son propre presbytère, les meubles bougent, la nuit le vacarme se déchaîne dans le grenier, comme si l'on entendait passer toutes les voitures de Lyon. Et le curé doit se cramponner sur sa paillasse pour ne pas tomber de son lit. Sa lutte avec le Diable continuera sa vie durant, et il dialoguera avec lui lorsqu'il aura à exorciser des possédés.

Les premiers miracles qui lui sont attribués concernent les conversions des grands pécheurs de la région. Ensuite, on vint de plus loin, et bientôt le magnétisme du curé d'Ars attira un vrai pèlerinage. Dès lors, il confesse pendant des heures, et les foules se pressent devant la petite Eglise, car il faut attendre plusieurs jours pour y pénétrer. On vient par bateau sur la Saône, et un service régulier de voitures fonctionne entre Ars et Lyon pour amener des visiteurs de la France entière, et même d'Europe. Le curé en arrive à commencer ses confessions à une heure du matin, et elles durent tout le jour. Il ne prend qu'un quart d'heure pour ses repas, et deux ou trois heures de sommeil.

Comment a-t-il pu tenir à ce régime ? Une telle vie, menée pendant trente ans, est le plus grand miracle du curé d'Ars. Il y en eut d'autres, en abondance, et il les attribuait à l'intercession de sainte Philomène. A travers la grille de son confessionnal, il pouvait lire dans les âmes et parfois parler du passé ou de l'avenir de son pénitent.

Cependant, il aurait voulu pouvoir mener une vie contemplative. Trois fois, il essaya de quitter son poste pour entrer dans un monastère. Mais trois fois on l'en empêcha. A la fin de sa vie, il était obsédé par l'idée qu'il devait se préparer à la mort, loin des foules qui l'assiégeaient à son entrée dans l'Eglise et mettaient sa soutane en lambeaux, pour garder une relique. Mais le service de Dieu l'obligeait à rester à son confessionnal. Il mourut à la tâche, le 4 août 1859, à soixante-trois ans.

Considéré comme un saint de son vivant, il fut canonisé par Pie XI en 1925 et institué saint patron des curés des paroisses de France.

 

Il rend la parole à un enfant muet pendant la confession de sa mère

Il convertit plusieurs personnes en prêchant

Il prie auprès des malades

Scènes de la vie du Curé d'Ars
Imagerie populaire



page d'accueil



retour à la liste des saints


Commentaires et suggestions