4 juillet 2004
Bosnie Herzégovine
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Le véritable Israël
Le patriarche Jacob, fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham, avait reçu
le nom d’Israël à la suite d’un combat physique contre Dieu (cf. Gn 32,24sv.)
La traduction de ce nom est habituellement Celui qui a été fort contre
Dieu et contre les hommes (cf. Gn 32,28)
Il a eu douze fils avec ses deux femmes (Léa et Rachel) et leurs deux
servantes (Zilpa et Bilha) Ces fils sont devenus les ancêtres éponymes
des douze tribus du Peuple de Dieu et tout naturellement, après la sortie
d’Egypte, l’expression fils d’Israël qui ne désignait jusque là
que les enfants de Jacob, est devenue synonyme de membre du Peuple de
l’Alliance conclue avec Abraham et le nom Israël personnifie l’ensemble
du peuple élu.
Saint Paul dans son épître aux Galates pulvérise cette conception. Après
avoir développé longuement la notion de liberté de la conscience de l’homme
face à la Loi donnée à Moïse et réglementée par les scribes et les prêtres,
il s’attaque à l’appartenance à la lignée d’Abraham. Il ne s’agit plus
dit-il de porter dans sa chair le signe de l’Alliance qu’est la circoncision
et dont les juifs font un motif d’orgueil, mais la nouvelle création en
Jésus Christ ressuscité avec pour seule visée le sacrifice de la Croix
qui sauve tous les hommes.
Un converti au judaïsme ne sera jamais considéré comme un juif parce
qu’il n’est pas né dans l’Alliance, par contre les enfants qu’il pourrait
avoir après sa conversion seront juifs du fait de leur naissance dans
le peuple de Dieu.
Pour les disciples du Christ, les hommes ne naissent plus dans l’Alliance,
ils y souscrivent librement par un choix personnel et montrent par leur
vie quotidienne qu’ils sont le véritable peuple de Dieu en suivant, par
amour et non par obligation, les préceptes qu’il nous a donnés par son
Fils Unique.
L’appartenance à telle ou telle descendance, à telle ou telle ethnie
n’a plus d’importance puisque le Fils de Dieu s’est fait homme pour le
Salut de tous. La libération apportée par le Christ est totale.
La pédagogie de Dieu le Père s’est développée depuis la révélation faite
à Abraham à qui il n’est demandé que d’aller dans le pays que Dieu lui
donnera jusqu’à la réouverture du ciel qui est fermé par le péché des
hommes. L’adhésion par la foi au projet de Dieu sur l’homme, malgré les
tentations et les faiblesses humaines, entraîne une véritable conversion
du cœur et l’appartenance au peuple de Dieu, signe dans le monde de l’amour
de Dieu pour tous les hommes.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine
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8 juillet 2007
Brigade Franco-Allemande
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Benoît de Nursie, patron de l’Europe
Benoît de Nursie, fondateur de l'ordre bénédictin et du monachisme occidental.
Il est considéré comme le patriarche des moines d'Occident. Il est fêté
le 11 juillet.
La seule authentique biographie de saint Benoît est contenue dans le
second livre de saint Grégoire, Dialogues. C'est plutôt un croquis
de caractère qu'une biographie. Elle consiste, pour la plus grande part,
en de nombreux miracles, qui illustrent la vie du saint et donnent une
approche chronologique de sa carrière. L'autorité de saint Grégoire pour
tout ce qui s’y rapporte est celle de ses propres disciples à savoir Constantin,
qui lui a succédé comme Abbé de Monte Cassino ; et Honoré, qui était Abbé
de Subiaco quand saint Grégoire écrivit ces Dialogues.
Benoît était le fils d’un noble Romain, et la tradition, qu’accepte saint
Bède, fait de Scolastique sa sœur jumelle. Son enfance se déroula à Rome,
où il vivait avec ses parents et allait à l’école jusqu'à ce qu'il aborde
des études plus élevées. Alors « livrant ses livres, et abandonnant
la maison de ses parents et la richesse, avec à l’esprit de seulement
servir Dieu, il cherchait quelques lieux où il pourrait atteindre son
sain désir ; et de ce fait il partit de Rome, instruit avec l’ignorance
instruite et meublée avec de la sagesse » (Dial. St. Greg., II, Introd.
dans Migne, P.L. LXVI).
Il y a beaucoup d’opinions différentes sur l’âge de Benoît à ce moment-là.
Il était généralement admis qu'il avait 14 ans, mais une étude attentive
démontre qu’il doit avoir moins de 19 ou 20 ans. Il était assez vieux
pour être au milieu de ses études littéraires, pour comprendre le véritable
sens et valeur des vies dissolues et licencieuses de ses compagnons, et
d’avoir lui même été profondément affecté par l'amour d'une femme (ibid.,
II, 2). Il était capable de penser toutes ces choses en comparaison avec
la vie enseignée dans l'Evangile, et a choisi ce dernier. Il était au
début de sa vie, et il a eu à sa disposition les moyens d’une carrière
en tant que noble Romain. Il est clair qu’il n’était pas un enfant. Comme
saint Grégoire le dit : « Dès le temps de sa jeunesse, il portait
en lui un cœur digne de celui d’un vieillard : dépassant son âge par ses
mœurs, il ne livra son âme à aucune jouissance, mais alors qu’il vivait
encore sur cette terre et qu’il avait la possibilité d’en user librement
pour un temps, il méprisa d’emblée le monde avec sa fleur comme un sol
aride. Issu d’une très bonne famille libre de la province de Nursie, on
l’envoya à Rome pour s’y livrer à l’étude libérale des lettres. Mais il
s’aperçut que c’était l’occasion pour beaucoup de tomber dans l’abîme
des vices : aussi – pour ainsi dire – à peine avait-il mis les pieds dans
le monde qu’il les retira, de peur que, pour avoir pris quelque contact
avec ladite science, il ne soit en contrepartie précipité tout entier
dans l’abîme. Méprisant donc l’étude des lettres, il se mit en quête d’un
genre de vie sainte. Aussi se retira-t-il, savamment ignorant et sagement
inculte. » (ibid., Introd.).
Si nous acceptons la date de 480 pour sa naissance, nous pouvons fixer
la date de 500 pour l’abandon de sa maison et la fin de ses études.
Durant toute cette époque, sa réputation de saint homme grandit, notamment
grâce à ses dons de thaumaturge. Il devient abbé dans un monastère du
nord de l'Italie, mais en repartit assez vite, les moines n’acceptant
pas sa réforme. Il retourne à Subiaco où il s’entoure de disciples. Persécuté
par des prêtres, il se réfugie au Mont Cassin en 529, où il fonde un monastère.
En 540, il termine la rédaction de sa fameuse Règle. Il meurt en 547.
Patron de l'Europe (co-patron) ; des ouvriers agricoles ; des
ingénieurs civils ; des chaudronniers (cuivre) ; des mourants ;
les fermiers ; de la ville de Heerdt près de Düsseldorf, en l'Allemagne ;
des maladies inflammatoires ; des architectes italiens ; des
maladies des reins ; des moines ; de la ville de Nursie dont
il est originaire ; de l'Italie ; des gens des ordres religieux ;
des domestiques qui ont cassé les affaires de leur maître ; des spéléologues.
Les reliques de saint Benoît sont conservées dans la crypte de l'Abbaye
de Saint-Benoît-sur-Loire (anciennement Abbaye de Fleury), près d'Orléans
et de Germigny-des-Prés où se trouve une église carolingienne), dans le
centre de la France.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire
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4 juillet 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Ne passez pas de maison en maison !
L’annonce du Royaume est un travail de longue haleine ! La mission
qui est confiée à une personne ne s’achève pas en quelques heures ni même
en quelques jours. Par cette parole laconique Jésus veut faire comprendre
à ses disciples qu’il leur demande la fidélité et la patience.
Combien de personnes se désespèrent en pensant que les efforts qu’ils
ont déployés sont vains et qu’ils perdent leur temps ? Clercs ou laïcs,
plein de bonne volonté, se découragent devant des assemblées amorphes
et endormies. La tentation est grande d’aller ailleurs, vers des gens
qui accepteront avec joie de recevoir le message du Salut. Réciproquement
des communautés se désagrègent en raison du manque de dynamisme des équipes
d’ ‘animation pastorale’ et du clergé local, et il est tentant
d’aller vers une église locale qui serait en conformité avec ma
façon de concevoir et de vivre la foi.
Aucun chrétien ne se donne une mission, il la reçoit de l’Eglise, le
plus souvent par l’intermédiaire de l’évêque local qui est le pasteur
de tout le troupeau ou par un de ses délégués. La mission est à double
sens : il y a ceux qui en reçoivent une et ceux à qui cette mission
s’adresse.
Si la paroisse est considérée comme la mission de base, une des briques
qui constituent l’Eglise universelle, cela implique deux parties :
- D’une part pour le clergé nommé par l’évêque dans cette paroisse.
Il a pour mission d’animer la paroisse, c'est-à-dire dans le sens propre
de lui donner une âme, pas seulement de faire des choses ou de
gérer. La mission qui lui est donnée est de permettre à chaque
personne de vivre pleinement sa foi et d’être attentif à toutes les
sensibilités, même si intimement il ne les partage pas.
- D’autre part pour les personnes qui sont dans cette communauté il
leur est demandé de recevoir le clergé comme un don de Dieu, des envoyés
comme les soixante-douze disciples que le Christ délègue dans l’évangile
de ce jour, en entendant dans leur cœur le message d’amour et de Salut
qui est délivré et en ne jugeant pas la façon extérieure dont cette
Bonne Nouvelle est délivrée.
Il est facile de critiquer telle ou telle personne sur la façon de mener
à bien la mission qu’elle a reçue, mais ce qui est demandé à chacun est
justement de ne pas passer de maison en maison, de papillonner
en prenant seulement ce qu’il aime bien et en rejetant ce qui lui déplaît ;
en d’autres termes de se construire sa propre foi, sa propre église, son
propre Dieu.
Si effectivement chaque personne se réclamant du Christ vivait de cette
façon, nous serions réellement des témoins de l’amour de Dieu pour les
hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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7 juillet 2013
Secteur Vermandois
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Shalom !
Le mot Shalom, Paix, est la salutation ordinaire en Israël, l’équivalent
de notre ‘bonjour’. Un mot qui dans la vie courante a perdu son
sens propre de ‘Paix’ pour devenir une locution de civilité. De
la même façon, lorsque nous échangeons un ‘Salut’ avec les personnes
que nous croisons, nous ne pensons pas souvent que le sens propre et intrinsèque
de ce mot est la béatitude éternelle.
En envoyant ses disciples deux par deux, Jésus leur demande de préciser
leur intention pour souligner le sens propre de l’interjection ‘Shalom’ :
« Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : 'Paix à
cette maison.’' » (v.5) Leurs interlocuteurs comprennent, grâce
à cette précision, que ce n’est pas un simple ‘bonjour’ mais une
invitation à une réflexion plus profonde ; si la paix du Seigneur
est accueillie, les disciples peuvent alors mettre en œuvre la prescription
de Jésus pour l’annonce de la Bonne Nouvelle : « Là, guérissez
les malades, et dites aux habitants : 'Le règne de Dieu est tout proche
de vous.' » (v.9) Dans l’hypothèse où la paix du Seigneur n’est
pas accueillie, la Bonne Nouvelle est quand même annoncée aux habitants :
« Pourtant sachez-le : le règne de Dieu est tout proche. »
(v.11b)
Cet épisode est pour nous un exemple pour notre annonce personnelle de
l’Evangile : elle ne dépend pas de la façon dont nos auditeurs vont
recevoir la Bonne Nouvelle mais c’est un besoin impérieux comme le dit
saint Paul : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour
moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur
à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » (1Corinthiens
9,16) Comme il est nécessaire de respirer pour que notre corps vive, il
est nécessaire d’annoncer l’Evangile pour que notre foi vive ; nous
pourrons alors nous exclamer comme les disciples : « Seigneur,
même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. » (v.17b)
La méditation de ce texte invite le lecteur chrétien à un examen de conscience :
comment annoncè-je l’Evangile ? N’ai-je pas trop tendance à le garder
pour moi en laissant les autres dans l’ignorance au lieu de leur dire :
« Pourtant sachez-le : le règne de Dieu est tout proche. » ?
Nous déplorons le manque de jeunes dans nos célébrations mais nous ne
nous posons jamais la question de savoir combien en avons-nous invités
à venir ? De même, nous regrettons la diminution du nombre de prêtres,
combien en avons-nous appelés ? Faute d’annoncer explicitement l’Evangile,
notre foi va s’étioler et nos communautés vont se disloquer : « Vous
êtes le sel de la terre. Mais si le sel vient à s'affadir, avec quoi le
salera-t-on? Il n'est plus bon à rien qu'à être jeté dehors et foulé aux
pieds par les gens. » (Matthieu 5,13)
Disciples du Christ, nous recevons aujourd’hui cette mission : « Allez
! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. » (v.3)
Essayons de la mettre en œuvre !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
30 ans
« Car mille ans sont à tes yeux comme le jour d'hier qui passe,
comme une veille dans la nuit. »
(Psaume 90,4)
Ce dimanche, avec l’abbé Nicolas JOUY (20ans, Curé modérateur du secteur
Vermandois) et monseigneur Jean-Paul GUSCHING (30 ans, Vicaire Général
du diocèse d’Amiens) nous fêterons un jubilé d’ordination presbytérale
auquel nous convions tous ceux qui célèbrent un jubilé (10, 20, 30...
ans) de Sacrement (Baptême, Confirmation, Mariage)
Regardant en arrière, la citation du Psaume 90 mise en épigraphe semble
particulièrement juste : il ne me semble pas qu’il y ait déjà trente
ans et en même temps cela semble loin. Le trac de la première messe
à saint Michel des Batignolles demeure toujours avant toutes les célébrations ;
il y a l’émerveillement à chaque consécration, la joie à chaque Baptême
et Mariage, l’édification à chaque Confession, la compassion à chaque
célébration d’obsèques. Tout cela ne s’est pas émoussé en trente ans,
trois diocèses et dix nominations auprès de communautés très différentes.
Si l’annonce de mon entrée au séminaire, il y a 36 ans, avait fait l’effet
d’une bombe auprès de ma famille et mes amis, tous étaient réunis autour
de moi le 25 juin 1983 à Notre Dame de Paris et tous participaient à l’émotion
et à la joie que je ressentais. Depuis de nombreux autres amis se sont
joints et la famille s’est à la fois agrandie par les naissances et rétrécie
par les deuils, mais le même esprit de cohésion demeure.
La lecture méditée de l’appel des prophètes et des Apôtres dans la Bible
m’a permis de vivre le ministère par exemple :
- « Ne cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire :
ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment. » (Matthieu
10,19)
- « Et je dis : "Ah ! Seigneur, vraiment, je
ne sais pas parler, car je suis un enfant !" Mais le Seigneur
répondit : Ne dis pas : "Je suis un enfant !"
car vers tous ceux à qui je t'enverrai, tu iras, et tout ce que je t'ordonnerai,
tu le diras. » (Jérémie 1,6-7)
- « Pareillement l'Esprit vient au secours de notre faiblesse;
car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais
l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables. »
(Romains 8,26)
C’est grâce en particulier à la prière de chacun d’entre vous que j’ai
pu vivre ces trente ans dans la confiance et l’espérance. Trente ans mais
toujours débutant dans l’approche du Royaume.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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3 juillet 2016
Secteur Vermandois
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n°881
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Hiérarchie des valeurs
Les soixante-douze disciples reviennent enthousiastes de la mission que
le Maître leur a confiée car les esprits mauvais leur étaient soumis par
le Nom de Jésus. C’est aussi pour eux une occasion d’émerveillement, ils
doutaient que cela fût possible : « Même les démons ! »
Mais Jésus remet les choses à leur place, les actions qu’ils ont accomplies
ne sont que des signes, l’objet de leur joie doit être l’appartenance
au Royaume qu’ils ont annoncée par ces victoires éclatantes sur les forces
du mal.
L’évangile dénonce la mauvaise compréhension des disciples sur leur mission,
ils sont concentrés sur l’immédiateté, le pouvoir qu’ils ont reçu du Seigneur
de dominer sur les forces du mal est perçu comme l’aboutissement du ministère
de Jésus. Ils attendaient un messie ‘royal’ tel qu’ils le chantent
dans les Psaumes : « De Sion, le Seigneur te présente le
sceptre de ta force : « Domine jusqu'au cœur de l'ennemi. » Le jour
où paraît ta puissance, tu es prince, éblouissant de sainteté »
(Psaume 109[110] 2-3)
Jésus a beau répéter que ‘le Royaume n’est pas de ce monde’ (cf.
Jean 8,23 & 18,36) les disciples attendent un rétablissement du royaume
de David. Même après la Passion et la Résurrection, les Apôtres demandent
encore ; « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas
rétablir le royaume pour Israël ? » (Actes 1,6) Ce n’est
qu’après avoir reçu le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte qu’ils comprennent
qu’ils doivent annoncer l’avènement du Royaume de Dieu et non plus
la résurgence d’un royaume d’Israël.
Nous avons un avantage sur les disciples, nous avons déjà reçu l’Esprit
Saint dans les Sacrements du Baptême et de la Confirmation, nous avons
toute possibilité d’annoncer le Royaume de Dieu à nos contemporains, mais
comme eux nous aurions tendance à nous contenter de nos satisfactions
immédiates et temporelles plutôt que de proposer la vie éternelle.
Envoyés par le Christ ‘comme des agneaux au milieu des loups’,
nos démarches ne sont pas toujours comprises malgré les merveilles qui
sont réalisées au Nom du Seigneur par des témoins de l’Evangile. ‘La
moisson est abondante’ et la tâche nous apparaît comme immense et
quelquefois irréalisable, nous nous sentons démunis face à une telle responsabilité
car nous attendons des résultats immédiats et visibles. Mais notre combat
est conduit par l’Esprit : « Notre conduite est bien une
conduite d’homme, mais nous ne combattons pas de manière purement humaine.
En effet, les armes de notre combat ne sont pas purement humaines, elles
reçoivent de Dieu la puissance qui démolit les forteresses. Nous démolissons
les raisonnements fallacieux. » (2Corinthiens 10,3-4)
Entrés dans le Royaume par notre Baptême, nos ‘noms se trouvent inscrits
dans les cieux’. Par ce passage d’évangile, le Christ nous dit :
‘réjouissez-vous !’. Ecoutons-le et mettons cette joie en
pratique.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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30 juin 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1092
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Il les envoya en avant de lui
Toute l’Histoire du Salut depuis que Dieu s’est adressé à Abraham est
exprimée dans cette petite phrase. Dès le début, Il a suscité des hommes
pour montrer à l’ensemble de l’humanité l’amour qu’il lui porte. Des précurseurs
que Dieu envoie pour annoncer le Royaume qui vient. Il montre à Abraham
un espace terrestre où sa descendance vivra en paix, signe avant-coureur
du Royaume céleste auquel les hommes sont invités.
Les fils de Jacob vendent leur frère Joseph qui part esclave en Egypte.
Dieu se sert de cette infamie pour la transformer et il en fait un précurseur
et l’établit comme la personne la plus importante du pays après Pharaon
pour sauver Jacob et ses autres fils de la famine qui sévit au Moyen-Orient.
Le Seigneur avait permis à Joseph de récolter des moissons surabondantes
pour en préserver l’Egypte.
Dans le Buisson Ardent, Dieu se révèle à Moïse qui a fui l’Egypte pour
qu’il aille en son Nom parler aux fils d’Israël réduits en esclavage et
pour qu’il demande à Pharaon de libérer son peuple. Malgré ses réticences
et sa crainte, Moïse abandonne la femme et les enfants qu’il avait eus
pour mener à bien cette mission avec son frère Aaron et emmener le peuple
vers la Terre Promise à leur ancêtre Abraham.
Des prophètes sont envoyés par Dieu pour maintenir le peuple dans la
foi au lieu de se contenter de vivre comme les autres pays : il a
un autre rôle, monter au reste du monde l’amour que Dieu porte à tous
les hommes qu’il appelle auprès de lui.
Tous ces hommes, Joseph, Moïse et Aaron, les prophètes, ont été envoyés
comme des ‘agneaux au milieu des loups’. Lorsque les temps sont
accomplis le précurseur par excellence, Jean le Baptiste, annonce dans
le désert « convertissez-vous, le Royaume de Dieu est tout proche »
Il révèle la venue du Christ : « il vient, celui qui est
plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses
sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
(Luc 3,16). Il le montre même à ses propres disciples : « Voici
l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ! » (Jean
1,29) et ils vont quitter Jean pour suivre celui qui leur a été ainsi
désigné.
Aujourd’hui c’est à chacun d’entre nous que le Seigneur Jésus dit :
« Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu
des loups. » dans les contrées où il viendra lui-même. Comme
les Soixante-douze, nous devons annoncer la venue du Royaume que nous
soyons reçus ou rejetés n’a pas d’importance, pourvu que l’annonce soit
faite.
« Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce
le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci
d’instruire. » (2Timothée 4,2) Cette exhortation de saint Paul
ne s’adresse pas qu’à son disciple mais à toute personne désirant faire
la volonté de Dieu, Père, Fils et Esprit.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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30 juin 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1092
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Paix à cette maison !
L’annonce du Royaume est un travail de longue haleine ! La mission
qui est confiée à une personne ne s’achève pas en quelques heures ni même
en quelques jours. Par cette parole laconique Jésus veut faire comprendre
à ses disciples qu’il leur demande la fidélité et la patience.
Combien de personnes se désespèrent en pensant que les efforts qu’ils
ont déployés sont vains et qu’ils perdent leur temps ? Clercs ou laïcs,
plein de bonne volonté, se découragent devant des assemblées amorphes
et endormies. La tentation est grande d’aller ailleurs, vers des gens
qui accepteront avec joie de recevoir le message du Salut. Réciproquement
des communautés se désagrègent en raison du manque de dynamisme des équipes
d’ ‘animation pastorale’ et du clergé local, et il est tentant
d’aller vers une église locale qui serait en conformité avec ma
façon de concevoir et de vivre la foi.
Aucun chrétien ne se donne une mission, il la reçoit de l’Eglise, le
plus souvent par l’intermédiaire de l’évêque local qui est le pasteur
de tout le troupeau ou par un de ses délégués. La mission est à double
sens : il y a ceux qui en reçoivent une et ceux à qui cette mission
s’adresse.
Si la paroisse est considérée comme la mission de base, une des briques
qui constituent l’Eglise universelle, cela implique deux parties :
D’une part pour le clergé nommé par l’évêque dans cette paroisse. Il
a pour mission d’animer la paroisse, c'est-à-dire dans le sens propre
de lui donner une âme, pas seulement de faire des choses ou de
gérer. La mission qui lui est donnée est de permettre à chaque
personne de vivre pleinement sa foi et d’être attentif à toutes les sensibilités,
même si intimement il ne les partage pas.
D’autre part pour les personnes qui sont dans cette communauté il leur
est demandé de recevoir le clergé comme un don de Dieu, des envoyés comme
les soixante-douze disciples que le Christ délègue dans l’évangile de
ce jour, en entendant dans leur cœur le message d’amour et de Salut qui
est délivré et en ne jugeant pas la façon extérieure dont cette Bonne
Nouvelle est délivrée.
Il est facile de critiquer telle ou telle personne sur la façon de mener
à bien la mission qu’elle a reçue, mais ce qui est demandé à chacun est
justement de ne pas passer de maison en maison, de papillonner en prenant
seulement ce qu’il aime bien et en rejetant ce qui lui déplaît ;
en d’autres termes de se construire sa propre foi, sa propre église, son
propre Dieu.
Si effectivement chaque personne se réclamant du Christ vivait de cette
façon, nous serions réellement des témoins de l’amour de Dieu pour les
hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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3 juillet 2022
Paroisses Nesle & Athies
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Paix à cette maison !
L’annonce du Royaume est un travail de longue haleine ! La mission
qui est confiée à une personne ne s’achève pas en quelques heures ni même
en quelques jours. Par cette parole laconique Jésus veut faire comprendre
à ses disciples qu’il leur demande la fidélité et la patience.
Combien de personnes se désespèrent en pensant que les efforts qu’ils
ont déployés sont vains et qu’ils perdent leur temps ? Clercs ou laïcs,
plein de bonne volonté, se découragent devant des assemblées amorphes
et endormies. La tentation est grande d’aller ailleurs, vers des gens
qui accepteront avec joie de recevoir le message du Salut. Réciproquement
des communautés se désagrègent en raison du manque de dynamisme des équipes
d’ ‘animation pastorale’ et du clergé local, et il est tentant
d’aller vers une église locale qui serait en conformité avec ma
façon de concevoir et de vivre la foi.
Aucun chrétien ne se donne une mission, il la reçoit de l’Eglise, le
plus souvent par l’intermédiaire de l’évêque local qui est le pasteur
de tout le troupeau ou par un de ses délégués. La mission est à double
sens : il y a ceux qui en reçoivent une et ceux à qui cette mission
s’adresse.
Si la paroisse est considérée comme la mission de base, une des briques
qui constituent l’Eglise universelle, cela implique deux parties :
D’une part pour le clergé nommé par l’évêque dans cette paroisse. Il
a pour mission d’animer la paroisse, c'est-à-dire dans le sens propre
de lui donner une âme, pas seulement de faire des choses ou de
gérer. La mission qui lui est donnée est de permettre à chaque
personne de vivre pleinement sa foi et d’être attentif à toutes les sensibilités,
même si intimement il ne les partage pas.
D’autre part pour les personnes qui sont dans cette communauté il leur
est demandé de recevoir le clergé comme un don de Dieu, des envoyés comme
les soixante-douze disciples que le Christ délègue dans l’évangile de
ce jour, en entendant dans leur cœur le message d’amour et de Salut qui
est délivré et en ne jugeant pas la façon extérieure dont cette Bonne
Nouvelle est délivrée.
Il est facile de critiquer telle ou telle personne sur la façon de mener
à bien la mission qu’elle a reçue, mais ce qui est demandé à chacun est
justement de ne pas passer de maison en maison, de papillonner en prenant
seulement ce qu’il aime bien et en rejetant ce qui lui déplaît ;
en d’autres termes de se construire sa propre foi, sa propre église, son
propre Dieu.
Si effectivement chaque personne se réclamant du Christ vivait de cette
façon, nous serions réellement des témoins de l’amour de Dieu pour les
hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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