Tu respecteras le jour du Sabbat
Ce commandement du Seigneur que le livre du Deutéronome nous donne
aujourd'hui d'une façon solennelle est en rapport avec l'activité
de Dieu lors de la "semaine de création" : "Le septième
jour Dieu se reposa" (Gn 2,2).
Les Juifs respectent scrupuleusement cette prescription de nos jours.
Au contraire les Chrétiens ont abandonné cet ordre de Dieu,
pourtant ils ont conscience que l'Ancien Testament est Parole de Dieu
et que Jésus n'est pas venu pour abolir la Loi de Moïse mais
pour l'accomplir (cf. Mt 5,17).
Pourquoi donc avoir effectué ce glissement du sabbat (le samedi)
au dimanche ?
Une seule raison, mais elle est double !
Le Fils Unique de Dieu est ressuscité un dimanche, le premier
jour de la semaine. C'est cet événement que les chrétiens
célèbrent : le Premier né d'entre les morts qui a
ouvert le chemin du Royaume de Dieu à tous les hommes. Par le sacrifice
librement consenti de sa vie, il donne aux hommes les clefs pour que nous
ouvrions la porte du Royaume des cieux. Cet événement transhistorique
est l'essence de la foi chrétienne, comme en témoigne la
prédication de Pierre le jour de la Pentecôte : "Ce
Jésus, Dieu l'a ressuscité, nous tous, nous en sommes témoins."
(Ac 2,32)
Le deuxième volet du changement du Sabbat pour le dimanche découle
du précédent. En ressuscitant le dimanche, premier jour
de la Création, La sainte Trinité nous invite à méditer
sur la nouvelle création, celle inauguré par la Résurrection.
Depuis le jour de Pâques, l'humanité est entrée dans
le Règne de Dieu. Le "Jardin d'Eden" est à nouveau
accessible, les anges qui le gardaient avec des épées de
feu (cf. Gn 4)se sont écartés pour laisser le Christ ouvrir
le chemin.
Le dimanche n'est donc pas seulement un jour de repos comme nous pourrions
le penser, il ne s'agit plus de ne pas travailler en souvenir du repos
de Dieu, c'est un jour de joie, un jour tourné vers le Seigneur
le "Dies Domini", un jour où nous commémorons
la Résurrection du Fils Unique du Père, un jour où
tout particulièrement nous faisons mémoire de notre salut.
Cela n'empêche pas la grasse matinée, mais notre premier
devoir de chrétien est de montrer au monde que nous sommes heureux
de nous rassembler le dimanche comme notre Seigneur nous l'a demandé
: "Vous ferez cela en mémoire de moi"
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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