1er juin 2008
Brigade Franco-Allemande
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Phylactères
Dès avant l’époque de Jésus, des juifs pieux avaient pris l’habitude
de porter, fixés à leur poignet des phylactères. C’est un petit étui contenant
des morceaux de parchemins sur lesquels des versets bibliques étaient
écrits. Ceci dans le but d’obéir au commandement donné dans le Deutéronome
au chapitre 11.
Mais, avec l’esprit de forfanterie qui caractérise les humains, cette
habitude fervente a été déviée de son sens premier soit en devenant un
bijou auquel on prête plus d’attention à la valeur monétaire ou artistique,
soit en devenant un objet ostentatoire avec lequel son propriétaire veut
montrer sa dévotion apparente ; Heureusement pour un certain nombre
de croyants cette pratique a gardé sa vertu de communion avec la Parole
de Dieu.
Il nous est loisible de sourire devant de telles pratiques et de les
considérer comme faisant partie de l’ancienne Alliance et complètement
désuètes dans la Nouvelle Alliance.
Pourtant, dans cette période de début d’été où sont célébrées les premières
communions, professions de foi et confirmations, nous voyons offrir des
bijoux représentant des croix, des images de la Sainte Vierge, d’un saint
patron (voire même d’un signe astrologique) et nous serions en droit de
nous demander quelle est la signification pour celui ou celle qui porte
de telles parures.
Ce qui est vrai des personnes vivant ces sacrements dans l’enfance ou
dans l’adolescence, est tout aussi vrai pour les adultes qu’ils deviennent
quelques années après, c’est à dire pour nous !
Quels sont les cadeaux qui m’ont été offerts à l’occasion d’un Sacrement
qui ont gardé leur sens religieux après quelque temps ? Ne sont-ils
devenus des objets auxquels nous prêtons peu d’attention et surtout dont
le sens spirituel a été balayé par l’habitude de les voir ou de les porter.
Jésus condamne ceux qui : « font toutes leurs actions pour
être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils
ont de longues franges à leurs vêtements… » (Matthieu 23:5) Essayons
de ne pas leur ressembler.
Père JeanPaul Bouvier
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6 mars 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Loi, actes et foi
Saint Paul indique à ses correspondants romains que la Loi de Moïse est
un repère pour les péchés, une espèce de boussole qui permet de ne pas
s’éloigner du chemin qui conduit vers le Royaume. La Loi précise pour
les croyants ce qui est du domaine du péché et ce qui ne l’est pas. Elle
stipule également des actes nécessaires pour ne pas se tromper de route,
en particulier la charité et l’amour du prochain. Les dons prescrits pour
le Temple servaient au culte mais aussi aux oboles qui étaient données
aux démunis.
Cette Loi reste profitable mais n’a plus la même nécessité : par
le ministère du Christ, les hommes ont la possibilité de discerner par
eux-mêmes la direction du Royaume. Ce n’est pas par leurs efforts, aussi
importants et utiles qu’ils soient, que l’être humain va être sauvé :
ce Salut lui est offert par grâce.
Les actes, pourtant posés au Nom de Jésus Christ, ne seront probants
que s’ils sont effectués dans un esprit de charité et de justice, sinon
comme le dit saint Paul « Si je n'ai pas la charité, je ne suis
plus que trompette qui résonne ou cymbale qui retentit. » (1
Corinthiens 13,1) Jésus lui-même met en garde ses disciples : il
ne suffit pas de revendiquer son Nom ou de crier « Seigneur !
Seigneur ! » pour être chrétien.
Cela implique pour chacun d’entre nous une analyse juste et profonde
de notre façon de croire :
- Certains mettront leur espérance dans l’application stricte de la
Loi, Commandements de Dieu, commandements de l’Eglise, prescriptions
diverses et variées... Alléguant le patronage de tel ou tel saint qu’ils
essaient de dupliquer dans leur vie. Oubliant ce que ces témoins ont
laissé comme héritage, ils ne voient que le respect de la lettre sans
envisager l’esprit de la Loi.
- D’autres concentreront toutes leurs forces et leur dévouement à des
actions d’aide matérielle ou intellectuelle envers les plus démunis,
les plus isolés, les plus mal considérés. Quelquefois en jouant la ‘mouche
du coche’, l’action pour l’action par activisme. Ils ne voient qu’une
pratique extérieure, oubliant que les actes qu’ils posent sont pour
des personnes réelles et non pour des idées.
- D’autres encore revendiquent l’intimité avec Dieu de la foi. Forts
du conseil du Christ : « Pour toi, quand tu pries, retire-toi
dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là,
dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »
(Matthieu 6,6) ils en oublient la prière commune « Que deux ou trois, en effet,
soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux. » (Matthieu 18,20) et surtout « Ceci est mon
corps, donné pour vous; faites cela en mémoire de moi. » (Luc
22,19 Leur foi devient enfermement sur soi-même.
Tous ces travers sont mêlés en nous-mêmes tantôt l’un tantôt l’autre.
L’épître de saint Paul nous rappelle à un juste équilibre entre ces trois
tendances : la Loi est au service de l’Homme et non le contraire,
elle est là pour nous indiquer par quelles actions nous pourrons monter
notre foi. Sachons mettre en pratique ce que saint Paul conseille aux
Romains !
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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