9 novembre 1997

Lycée Militaire d'Autun
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(32ème dimanche du Temps Ordinaire)
La dédicace de saint Jean du Latran
L'église saint Jean du Latran est, comme chacun sait, la cathédrale
de Rome, c'est à dire le siège de l'évêque
de Rome, le Pape, actuellement Jean-Paul II. C'est donc le siège
apostolique qui vient des premiers évêques de Rome, les Apôtres
Pierre et Paul.
Il y a quatre Basiliques majeures à Rome : saint Jean du Latran,
saint Pierre de Rome au Vatican, saint Paul hors les murs et sainte Marie
Majeure. Paul et Pierre ont été martyrisés à
Rome, il est donc logique que des basiliques aient été érigées
sur l'endroit de leur martyre ; sur la colline du Vatican pour saint Pierre,
le long de la voie Apia pour saint Paul.
Il eût été aussi logique que la cathédrale
fût choisie entre ces deux lieux, sanctifiés par les tombeaux
des fondateurs de l'Eglise locale. Mais c'est saint Jean l'évangéliste,
le disciple que Jésus aimait, qui a été choisi comme
titulaire de la cathédrale de Rome ; signe de l'amour que le Christ
porte à l'ensemble de ses disciples.
Pour marquer leur union au saint Père, symbole de la communion
de leur nation avec l'Eglise Catholique, les rois de l'Europe médiévale
devenaient possesseurs d'une stalle de chanoine de la cathédrale
du Latran, c'est à dire qu'ils faisaient partie du chapitre, ou
conseil, du Pape. La cathédrale saint Jean du Latran est restée
le signe de la communion de toutes les communautés catholiques
du monde, la fête de sa dédicace, remontant au 9 novembre
320, est donc une fête majeure de l'assemblée catholique
mondiale puisque à travers cet événement historique,
vieux de plus de seize siècles, nous célébrons l'unité
actuelle de l'Eglise autour de son pasteur sur terre.
Ce n'est donc pas tant la consécration d'un édifice de
pierre et de mortier que nous mettons en exergue que la consécration
de l'Eglise bâtie avec des hommes et des femmes vivant la foi catholique
où ils se trouvent, dans leur contexte socio-culturel. Cela nous
remémore l'affirmation du Credo : " Je crois en l'Eglise,
Une, Sainte, Catholique, et Apostolique qui s'applique tout particulièrement
à cette fête.
L'Eglise est
- · Une, parce qu'il n'y a qu'un seul Dieu, Père, Fils
et Esprit, il ne peut donc n'y avoir qu'une seule Eglise ;
- · Sainte, parce que seul Dieu est Saint et c'est Son Eglise
;
- · Catholique, parce que dans le sens grec cela signifie Universelle,
le message de Dieu s'adresse à tous les hommes ;
- · Apostolique, parce qu'elle est basée sur le témoignage
des Apôtres, témoins de la Résurrection et de la
divinité du Fils.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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2006

Brigade Franco-Allemande
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(32ème dimanche du Temps Ordinaire)
La cathédrale de Rome
Le premier édifice dédié à saint Jean au Latran a été construit par l’empereur
Constantin vers 320 ; c’est là que, depuis cette époque, se trouve
la ‘cathèdre’, c’est à dire le siège, de l’évêque de Rome, successeur
de saint Pierre, chef des Apôtres.
Tous les diocèses du monde commémorent dans la joie la date anniversaire
de la dédicace de leur cathédrale pour se rappeler la fondation de leur
église particulière, la titulature est généralement un saint vénéré localement.
La cathédrale de Rome aurait donc dû être patronnée par saint Pierre mais
le pape Sylvestre Ier a préféré que l’église saint Pierre soit
érigée au lieu du martyre de l’Apôtre sur la colline du Vatican. C’est
donc l’Apôtre saint Jean qui a été choisi en tant que premier à avoir
cru à la Résurrection : ‘Il vit et il crut’.
Tous les catholiques du monde tiennent à commémorer la fête de la dédicace
de la cathédrale de Rome en raison du rôle essentiel du successeur de
saint Pierre : coordonner et définir la foi. Chaque évêque est totalement
indépendant dans la gestion matérielle et spirituelle de son diocèse dans
la mesure où il adhère à la foi catholique telle qu’elle est définie par
la tradition de l’Eglise depuis deux mille ans. Le pape est garant de
cela dans le sens propre du mot épiscope : celui qui ‘veille sur’.
Célébrer cette fête est donc important pour affirmer la communion de
toutes les communautés autour d’une même foi ; c’est pourquoi elle
prend le pas sur la célébration du dimanche.
Lorsque la communauté locale professe la foi au cours de la messe, que
ce soit avec le symbole des Apôtres, le symbole de Nicée-Constantinople
ou la version baptismale, elle reconnaît la véracité de cette foi, son
adhésion à l’Eglise Catholique et l’autorité spirituelle du titulaire
de la Chaire de saint Pierre.
C’est aussi l’occasion pour chaque personne participant à cette fête
de prier pour le pape, pour l’homme et pour la fonction afin qu’il puisse
continuer à guider l’Eglise comme pasteur universel.
Père JeanPaul Bouvier
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2014

Secteur Vermandois
n° 783
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« Omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et
caput »
« Mère et tête de toutes les églises de la ville
et du monde »
>C’est sous cette titulature que le pape Clément VI en 1350 institue
l’église saint Jean du Latran comme Basilique Majeure à l’égal des deux
autres Basiliques construites sur les tombeaux des Apôtres : saint
Pierre du Vatican et saint Paul hors les murs. Boniface IX en 1390 portera
la liste à quatre basiliques majeures avec l’église sainte Marie Majeure,
la plus ancienne église connue consacrée à la Vierge Marie.
>La Basilique saint Jean du Latran est la cathédrale de Rome, siège de
l’évêque de Rome, successeur de saint Pierre, institué par le Christ chef
de l’Eglise (cf. Jean 21,15-18), c’est à ce titre que Clément VI lui a
donnée une telle titulature : il affirmait ainsi la primauté de l’évêque
de Rome sur les églises locales mises sous la responsabilité d’un évêque
dans une période trouble du catholicisme, il était important d’affirmer
la prépondérance du siège de Rome (le grand schisme d’occident date de
1378 avec l’élection de deux papes !)
>Plus de six siècles après ces événements, le pape n’a plus besoin d’affirmer
la primauté du rôle de l’évêque de Rome dans le catholicisme : il
est unanimement reconnu par tous, croyants et incroyants comme le guide
spirituel de l’Eglise. Derrière la célébration par l’ensemble de l’Eglise
de la dédicace de la cathédrale de Rome, il y a cette reconnaissance de
la mission donnée au pape par le Christ. Cette fête est autant une commémoration
de la dédicace qu’une fête de l’Eglise de chair composée par l’ensemble
des chrétiens, pierres vivantes de cette Eglise comme l’affirment saint
Paul (cf. 2ème lecture) et celui que le Christ a institué chef de cette
Eglise, saint Pierre : « Vous aussi, comme pierres vivantes,
entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le
sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu,
par Jésus Christ. » (1Pierre 2,5)
>Célébrer la dédicace de saint Jean du Latran dans nos communautés locales
est un signe de la communion que nous vivons avec l’ensemble de l’Eglise
et tout particulièrement avec celui que les cardinaux, la conscience éclairée
par l’Esprit Saint, ont choisi comme pape, évêque de Rome, successeur
de saint Pierre.
>En voyant Jésus chasser les vendeurs du Temple, les disciples se rappelèrent
les paroles du Psaume 68(69),10 : « L'amour de ta maison
fera mon tourment » (Jean 2,17) Ces paroles sont à reprendre
par chacun d’entre nous et être dévoré de zèle pour le Temple vivant,
le ‘Corps mystique du Christ’ (cf. l’encyclique de Pie XII) ‘l’Eglise
Une, Sainte, Catholique et Apostolique’ que nous célébrons dans cette
fête de la dédicace de saint Jean du Latran.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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8 novembre 2020
Paroisses Nesle & Athies
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La juste Colère
Ezékiel (47, 1-2.8-9.12) OU BIEN 1 Corinthiens (3,
9c-11.16-17) - PSAUME (Ps 45 (46), 2-3, 5-6, 8-9a.10a) – Jean
(2, 13-22)
Jésus paraît comme celui qui supporte tout, l’injure, l’incompréhension,
la critique et même la mort. L’évangile de ce jour nous propose un épisode
de la vie de Jésus où il a des gestes violents et, semble-t-il colérique.
Ce mouvement prouve, s’il en est besoin, la réalité de l’humanité de
Jésus. Devant l’injustice sacrilège de ces hommes qui profitent des pèlerins
au sein même du Temple de Dieu, la moutarde lui monte au nez. Il
s’agit d’un réflexe incontrôlable comme un parent qui après avoir arraché
son enfant à un danger immédiat va le gifler, non pour le punir mais pour
exorciser la peur qu’il a eue.
Pourtant, juste après, Jésus montre que le Temple n’est qu’un accessoire
de la foi, il peut être détruit car il est devenu périmé par la présence
du Fils unique de Dieu. Comme il le dit à la Samaritaine dans l’évangile
de saint Jean : « Mais l'heure vient-et c'est maintenant-où
les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car
tels sont les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit, et ceux
qui adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer. »
(Jn 4,23-24)
Jésus reproche aux vendeurs du Temple leur esprit de cupidité. Ils ne
sont pas là pour permettre aux personnes pieuses d’offrir un sacrifice
dans la sérénité et d’adorer Dieu ; ils ne respectent pas le
Seigneur et sa présence réelle dans le Temple ; ils ne viennent que
pour amasser de l’argent : « Nul ne peut servir deux maîtres:
ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera
l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent. » (Mt 6,24)
ils mettent à l’approche de l’édifice sacré une ambiance mercantile faite
de marchandages et de propositions concurrentielles.
Il nous est facile de condamner ces marchands ! Comment pouvaient-ils
déconsidérer la réelle présence de Dieu dans le Temple de Jérusalem ;
pour nous, chrétiens, il est réellement présent dans le tabernacle de
toutes les églises ; spirituellement présent lorsque nous sommes
à deux où trois réunis en son nom ; et matériellement présent en
chacun de nos frères et sœurs : « chaque fois que vous l’avez
fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez
fait. »
(Matthieu 25,40) Dans ces présences, n’avons-nous pas quelquefois des
attitudes de profit qui ne sont pas conformes à l’esprit de l’Evangile ?
« Pour définir, pour décrire cette véritable Eglise de Jésus-Christ
- celle qui est sainte, catholique, apostolique, romaine - on ne peut
trouver rien de plus beau, rien de plus excellent, rien enfin de plus
divin que cette expression qui la désigne comme "le Corps mystique
de Jésus-Christ" ; c'est celle, du reste, qui découle, qui fleurit
pour ainsi dire, de ce que nous exposent fréquemment les saintes Ecritures
et les écrits des saints Pères. » (Pie XII – Mystici Corpori
– 29 juin 1943) L’amour de la maison du Seigneur dont parle l’évangile
fait-il notre tourment ? Depuis la résurrection, la maison du Seigneur
est constituée de tous les hommes et femmes, essayons d’y penser pendant
le temps de confinement !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde
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