20 décembre 2009
Fort Neuf de Vincennes
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n°454
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Première annonce de Jean-Baptiste
A côté du dialogue entre la Vierge Maris et de sa cousine Elisabeth,
nous voyons le fœtus du futur Jean Baptiste tressaillir dans le sein de
sa mère. Il ne s’agit pas d’un simple déplacement fœtal comme ceux que
sa mère sent habituellement, elle reconnaît que ce mouvement est particulier.
Elle connaît aussi l’origine miraculeuse de l’enfant qu’elle porte, elle
qu’on appelait la stérile, aussi ce sursaut de l’enfant signifie un moment
important, elle comprend que cette manifestation est due à la fois à la
surprise et à la joie de son fils, sans doute se rappelle-t-elle de ce
que son mari Zacharie lui a expliqué de la visite de l’ange dans le Temple
de Jérusalem : « Il ramènera de nombreux fils d'Israël au
Seigneur, leur Dieu. Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance
d'Elie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles
à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé. »
(Luc 1,16-17)
Cet enfant muni de la puissance d’Elie annoncera la venue du Messie.
Elisabeth ne s’y trompe pas et comprend que la prophétie d’Isaïe s’accomplit
devant elle avec la grossesse de sa cousine : « Voici, la
jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera
le nom d'Emmanuel. » (Isaïe 7,14) La traduction des LXX (IIème
siècle avant Jésus Christ) avait déjà fait une interpolation : de
l’hébreu le terme jeune fille est passé en grec au mot Vierge.
Avertie par ce tressaillement, Elisabeth peut s’exclamer : «Tu
es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. »
Dans cette expression, elle exprime toute la foi chrétienne en un Dieu
qui s’incarne en un homme véritable, porté par une femme, formé de chair
et d’os comme tout être humain.
Il y a bien longtemps que Jean-Baptiste est né, qu’il a parcouru les
routes de Palestine en baptisant et en appelant à la conversion. Pourtant
cette première réaction devant Celui qui devait venir est encore aujourd’hui
un témoignage pour les croyants. Un enfant dans le ventre de sa mère a
pu reconnaître le Sauveur grâce à l’Esprit Saint, combien plus nous, qui
avons reçu l’ensemble du message de l’Incarnation, devons-nous reconnaître
l’importance de cet événement comme le IVème évangéliste l’affirme au
début de son écrit : « Et le Verbe est devenu chair, et il
a séjourné parmi nous. Et nous avons contemplé sa gloire, gloire comme
celle que tient de son Père un Fils unique, plein de grâce et de vérité »
(Jean 1,14)
La période de l’Avent nous invite à méditer cette Bonne Nouvelle :
« Soyez sans crainte, car voici, je vous annonce la bonne nouvelle
d'une grande joie, qui sera pour tout le peuple : il vous est né aujourd'hui
dans la ville de David, un Sauveur qui est Christ et Seigneur »
(Luc 2,10-11)
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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23 décembre 2012
Secteur Vermandois
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n°649
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Le ‘fruit de tes entrailles’
Beaucoup de personnes sont gênées par la trivialité de cette locution
et cherchent à l’édulcorer ; pourtant c’est un des points fondamentaux
de la foi catholique : le Fils éternel du Père n’a pas triché en
prenant l’humanité, il a voulu naître d’une femme comme n’importe quel
homme. Même si sa conception est miraculeuse : « L'Esprit
Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son
ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. »
(Luc 1,35) la grossesse de Marie semble tout à fait ordinaire aux yeux
des hommes au point d’abuser Joseph qui se résout à la répudier en secret.
Mais le dessein du Père est que son Fils grandisse dans une famille véritable,
composée d’un père et d’une mère, dans ce but il avertit celui à qui il
confie l’éducation humaine de son Fils : « Joseph, fils de
David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce
qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle enfantera
un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus car c'est lui qui sauvera
son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1,20b-21)
Lors de la visite de Marie à sa cousine enceinte malgré son âge, l’enfant
que porte Elisabeth n’est pas trompé par les apparences : il reconnaît
la présence du Sauveur dans le ventre de sa mère, conformément à ce qui
avait été annoncé à son père Zacharie : « Car il sera grand
devant le Seigneur ; il ne boira ni vin ni boisson forte ; il
sera rempli d'Esprit Saint dès le sein de sa mère et il ramènera de
nombreux fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu. Il marchera devant lui
avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener le cœur des pères vers
les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur
un peuple bien disposé. » (Luc 1,15-17)
Comme il le fera plus tard pour ses disciples, Jean-Baptiste désigne
à sa mère l’‘Agneau de Dieu’ par un tressaillement inhabituel ;
Elisabeth réalise alors que Marie est celle qui a été choisie pour porter
le Messie dont son fils doit préparer le chemin et elle s’exclame :
« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles
est béni. Et comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne
jusqu’à moi ? » (Luc 1,42-43) Ces deux versets affirment
la double nature de l’enfant que porte Marie : nature humaine en
étant le fruit des entrailles d’une femme, nature divine puisque cette
femme est appelée la mère du Seigneur.
L’Eglise reprend cette exclamation d’Elisabeth en affirmant : « Par
l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme. »
(symbole de Nicée-Constantinople)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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20 décembre 2015
Secteur Vermandois
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n°849
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Elisabeth et Marie
Deux femmes très différentes sont appelées chacune à une mission par
le Seigneur ; les deux missions sont liées par le même projet d’amour
et de miséricorde du Seigneur.
Elisabeth, celle « qu’on appelait la femme stérile »
(Luc 1,36) est enceinte alors qu’elle « est avancée en âge »
(Luc 1,18) Elle rejoint ainsi d’autres femmes qui ont eu des enfants dans
leur vieillesse :
- Sarah donne un fils, l’héritier de la Promesse, à Abraham selon ce
que le Seigneur lui avait promis : « ta femme Sara va t’enfanter
un fils, tu lui donneras le nom d’Isaac. J’établirai mon alliance avec
lui, comme une alliance éternelle avec sa descendance après lui. »
(Genèse 17,19)
- La femme de Manoah reçoit la visite d’un ange qui lui annonce la fin
de sa stérilité avec la naissance de Samson : « tu vas
concevoir et enfanter un fils. Le rasoir ne passera pas sur sa tête,
car il sera voué à Dieu dès le sein de sa mère. » (Juges 13,5)
Il ramènera les fils d’Israël vers Dieu.
- Anne prie pour avoir un fils dans le Temple et le prêtre Eli
lui affirme au nom du Seigneur : « Va en paix, et que le
Dieu d’Israël t’accorde ce que tu lui as demandé. » (Samuel
1,17) Elle donnera naissance au prophète Samuel qui oindra le roi David,
le ‘Messie’ par excellence.
Ainsi la grossesse d’Elisabeth la fait entrer dans la liste des mères
de personnages animés par l’Esprit Saint, des guides qui alertent le Peuple
de Dieu sur ses péchés et qui montrent le chemin qui mène à Dieu.
Marie n’entre pas dans la même lignée de femmes, par son
acceptation (cf. Luc 1,26-38) elle permet la réalisation de la promesse
que a faite pour le salut des hommes : « Le Seigneur lui-même
vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera
un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »
(Isaïe 7,14) Cette prophétie était comprise dès avant la visite de l’ange
à Marie comme la venue du Messie.
- Donnée par le Fils de Dieu au ‘disciple que Jésus aimait’ comme
mère au moment de mourir (cf. Jean 19,26-27) elle devient la nouvelle
Eve, génitrice d’un peuple de Dieu, la Mère de tous les hommes rétablis
dans la communion au Père.
- Elle est le modèle de l’Eglise : « La bienheureuse
Vierge, de par le don et la charge de sa maternité qui l'unissent à
son fils, le Rédempteur, et de par les grâces et les fonctions singulières
qui sont les siennes, se trouve également en intime union avec l'Eglise
: de l'Eglise, selon l'enseignement de saint Ambroise, la Mère de Dieu
est le modèle dans l'ordre de la foi, de la charité et de la parfaite
union au Christ. » (Lumen Gentium n°63)
Ces deux femmes sont porteuses – chacune à sa place – de ce message de
miséricorde que Dieu délivre à l’humanité depuis le ‘commencement’
(cf. Genèse 1,1) Elisabeth, avec Zacharie, engendre le ‘précurseur’.
Marie par son ‘Oui’ donne au monde son Sauveur, le « fruit
de ses entrailles » (Luc 1,42), le Fils éternel, « venu
dans notre chair » (cf. Jean 1,14)).
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
& Administrateur de Nesle et Athies (secteur Haute Somme
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23 décembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1048
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Passation
Dès qu’elle a accepté la mission que l’Ange lui a transmise de la part
de Dieu, Marie se rend avec empressement chez sa cousine. Non pas qu’elle
veuille vérifier si l’Ange lui a dit la vérité au sujet de cette grossesse
miraculeuse, mais il a précisé qu’Elisabeth en était à son sixième mois,
Marie devait donc aller rapidement se mettre au service de sa cousine
pour préparer l’accouchement – surtout d’une femme âgée.
La description par saint Luc de la rencontre entre les deux femmes permet
au lecteur de voir la scène comme si il y avait été présent. Pour Elisabeth
ce n’était pas la première fois que l’enfant bougeait en elle, mais elle
comprend le signe qui lui est fait, ce n’est pas un simple mouvement,
c’est un tressaillement ! La mission de Jean-Baptiste annoncée par
son père Zacharie est commencée : « Et toi, petit enfant,
tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la
face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins » (Luc 1,75-76)
Il ne faut pas que cette description quasi cinématographique de la scène
occulte complètement l’aspect symbolique de cette rencontre : une
femme âgée enceinte portant un prophète face à une vierge portant le Sauveur
promis par Moïse, la Loi et les Prophètes. Saint Luc a voulu montrer la
passation entre l’image de l’Ancienne Alliance : le peuple hébreu
à l’intérieur duquel s’est développée la révélation jusqu’à Jean le Baptiste
et l’image de la Nouvelle Alliance : l’Eglise qui apporte le Salut
au monde par l’incarnation, la prédication, la mort et la Résurrection
de Dieu-le-Fils.
A travers la salutation d’Elisabeth à la Vierge Marie, la triple promesse
que Dieu a faite à Abraham : une terre, un peuple et sa présence
au milieu de ce peuple trouve sa réalisation plénière telle qu’elle a
été voulue est donnée dès les origines, la terre comme le peuple créé
à son image : « Dieu les bénit et leur dit : ‘Soyez
féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez
les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les
animaux qui vont et viennent sur la terre.’ » (Genèse 1,28).
Avant même sa naissance, Jean-Baptiste concentre en sa personne tous
les prophètes qui annonçaient la conversion pour la venue du Seigneur.
Non pas une conversion extérieure en offrant des sacrifices et des holocaustes
mais un véritable changement du cœur, profond et durable. Pour répondre
à cette attente, les chrétiens, configurés au Christ doivent dire avec
lui : « Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. »
(Hébreux 10,7 # Psaume 39[40],7-8) Le temps de l’Avent nous permet de
purifier notre relation à celui qui prend notre humanité.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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19 décembre 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1249
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Actions de grâces
Deux actions de grâces sont exprimées dans ce passage de l’évangile de
saint Luc :
L’action de grâces d’Elisabeth s’exprime lorsqu’elle reconnaît en Marie
sa cousine celle qui porte le Messie dans ses entrailles ; le bonheur
d’avoir un enfant alors qu’elle était appelée ‘la stérile’ s’accroît
encore en recevant ‘celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
du Seigneur’. Ce ne sont pas des paroles habituelles de bienvenue
mais de véritables paroles prophétiques inspirées par Dieu. Le tressaillement
de Jean-Baptiste en son sein lui révèle la présence cachée du Messie dans
les ‘entrailles’ de Marie, Celui qui est attendu par tout le peuple
d’Israël.
L’action de grâces de la Vierge Marie reprend en partie celle d’Anne,
la mère du prophète Samuel (cf. 1Samuel 2,1-10) en exaltant les bienfaits
que le Seigneur fait pour son peuple. Les prophéties se réalisent !
Dieu lui-même vient guider son Peuple suivant la parole transmise à Ezéchiel :
« Ils ne se souilleront plus avec leurs
ordures, leurs horreurs et tous leurs crimes. Je les sauverai des infidélités
qu'ils ont commises et je les purifierai, ils seront mon peuple et je
serai leur Dieu. » (37,23)
Dans les évangiles, toute personne qui prend
conscience que Jésus est le Fils de Dieu, le Messie attendu par tous les
hommes de bonne volonté, se met à proclamer une action de grâce :
Zacharie à la naissance de son fils Jean le Baptiste (Luc 1,68-79) ;
Syméon (Luc 2,25-35) et Anne (Luc 2,36-37) découvrant l’enfant présenté
au Temple ; les lépreux guéris (e.g. Marc 1,40-45)…
L’Evangile de la Visitation a un double but ;
en premier une méditation de l’Incarnation déjà reconnue par Jean-Baptiste
dans le sein de sa mère : ‘Le Verbe s’est fait chair et il a habité
parmi nous’ (Jean 1,14) une chair humaine qui passe par la grossesse
‘ordinaire’ d’une femme, le Messie est le ‘fruit des entrailles
de Marie’ ; en second lieu, nous ne sommes plus dans la situation
de porter ou d’attendre le ‘Précurseur’ ou le Messie, mais le Seigneur
confie à chacun de nous une mission personnelle qui est importante. Il
est donc essentiel que nous répondions d’abord par l’action de grâce en
nous remémorant toutes les bontés que le Seigneur a manifestées à l’humanité
et à nous-mêmes.
L’action de grâce – sens du verbe grec ‘Eucaristw’ dont nous avons tiré ‘eucharistie’
– est pour les chrétiens la célébration de la messe. Lorsque nous nous
rendons, nous faisons mémoire du sacrifice du Christ et du Salut qui nous
est offert. A côté de l’action de grâce de l’Eglise sachons en faire aussi
la nôtre en disant avec la vierge Marie : « Mon âme exalte
le Seigneur, Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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