14 décembre 2003
Garnison d'Angers
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n°210
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Que devons-nous faire ?
Combien de fois, en tant que confesseur, j'ai entendu cette question
: " Que dois-je faire ? " Et à chaque fois, je repense à
cette même question qui est posée à Jean Baptiste.
Et à chaque fois, je suis frappé par sa réponse :
des généralités, un rappel de l'éthique de
la profession de ceux qui posent la question. A la foule anonyme, il indique
le partage des biens qu'elle peut avoir ; aux collecteurs d'impôts,
il montre le chemin de l'honnêteté ; aux soldats, il demande
d'éviter les rapines et les violences inutiles.
Quelle leçon devons-nous tirer de cette péricope de l'évangile
de saint Luc ? En premier lieu que le message de l'Evangile nous renvoie
toujours à notre propre conscience : "Est-ce que je fais ici
et maintenant est bon ? " La réponse dépendra des circonstances
: celle que je vais donner aujourd'hui n'est peut-être pas celle
que je donnerai demain ou que j'aurais donnée hier et elle est
certainement différente de celle que donnerait une autre personne.
Dieu le Père a créé l'être humain libre en
lui laissant même la possibilité de se séparer de
son Créateur ; Dieu le Fils nous propose un chemin pour venir vers
le Père et met en nous, par les Sacrements qu'il nous a laissés,
Dieu l'Esprit pour que nous ayons en nous la force de prendre cette route.
L'Eglise, inspirée par l'Esprit Saint, conseille de faire un "
examen de conscience " le soir pour reprendre sa journée
avec le Seigneur, non pas seulement en fonction d'une loi, mais en fonction
des circonstances qui m'ont amené à faire tel acte ou à
dire telle parole. Le passage d'Evangile d'aujourd'hui est une invitation
à regarder ma vie comme le Christ regardait ceux qui venaient vers
lui, sans complaisance mais avec amour.
La réponse à la question initiale est donc une autre question
: " Que ferait le Christ s'il était à ma place ?
" La direction que je donnerai à ma vie sera beaucoup plus claire
et plus évangélique.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers
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17 décembre 2006
Brigade Franco-Allemande
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n°296
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Le don du Père
En toute clémence et douceur, comme un roi envoie le roi son fils,
Il l'a envoyé comme le dieu qu'il était, il l'a envoyé comme il convenait
qu'il le fût pour les hommes - pour les sauver, par la persuasion, non
par la violence : il n'y a pas de violence en Dieu. Il l'a envoyé pour
nous appeler à lui, non pour nous accuser : il l'a envoyé parce qu'il
nous aimait, non pour nous juger.
Un jour viendra où il l'enverra pour juger, et qui alors soutiendra
son avènement ?
Ne vois-tu pas qu'on jette les Chrétiens aux bêtes pour leur faire
renier le Seigneur et qu'ils ne se laissent pas vaincre ? Ne vois-tu pas
que plus on fait de martyrs, plus les Chrétiens se multiplient par ailleurs
? De tels exploits ne peuvent passer pour l’œuvre de l'homme : ils sont
les effets de la puissance de Dieu, ils sont la preuve manifeste de son
avènement.
Car y eut-il jamais, parmi les hommes, quelqu'un qui ait su ce qu'est
Dieu, avant qu'il ne fût venu lui-même ?. A moins d'accepter les vanités
et les sottises de ces beaux parleurs de philosophes ! Les uns ont
enseigné que Dieu c'était le feu, - ils appellent dieu ce feu auquel ils
sont destinés - Pour d'autres, c'est l'eau ou quelque autre des éléments
créés par Dieu.
Cependant, si l'une de ces doctrines était recevable, chacune des
autres créatures pourrait au même titre être proclamée Dieu. Mais tout
cela n'est que fable et mensonge de ces charlatans.
Nul d'entre les hommes ne l'a vu ni connu : c'est lui-même qui s'est
manifesté. Et il s'est manifesté dans la foi qui seule a reçu le privilège
de voir Dieu.
Car le Maître et Créateur de l'Univers, Dieu, qui a fait toutes choses
et les a disposées avec ordre, s'est montré pour les hommes non seulement
plein d'amour mais aussi de patience. Lui a toujours été tel qu'il est
et sera : secourable, bon, doux, véridique ; lui seul est bon.
Mais, ayant conçu un dessein d'une grandeur ineffable, il ne l'a communiqué
qu'à son Enfant. Tant qu'il maintenait dans le mystère et réservait son
sage projet, il paraissait nous négliger et ne pas se soucier de nous.
Mais quand il eut dévoilé par son Enfant bien-aimé et manifesté ce
qu'il avait préparé dès l'origine, il nous offrit tout à la fois : et
de participer à ses bienfaits, et de voir, et de comprendre ; qui de nous
s'y serait jamais attendu ?
Epître à Diognète (IIème siècle) 7,4-8,11
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16 décembre 2012
Secteur Vermandois
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n°648
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Baptême et baptêmes
Comme tous les rabbi, le premier temps de la prédication de Jean
Baptiste ne fait que rappeler d’antiques prescriptions bibliques que le
Seigneur avait déjà données par ses prophètes : « N’est-ce
pas plutôt ceci : le jeûne que je préfère : défaire les chaînes
injustes, délier les liens du joug; renvoyer libres les opprimés, et briser
tous les jougs ? N'est-ce pas partager ton pain avec l'affamé, héberger
chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas
te dérober devant celui qui est ta propre chair ? » (Isaïe
58,6-7) Mais si les rabbins dans leurs homélies parlent d’un ‘grand
prophète à venir’ Jean-Baptiste affirme que la venue du ‘Messie
de Dieu’ est imminente.
La description de ‘Celui qui doit venir’ montre un être extraordinaire
revêtu de la Puissance de Dieu et investi de sa Justice. Le précurseur
dit de lui-même qu’il n’est ‘pas digne de délier les courroies de ses
sandales’ Pourtant Jésus parlant à ses disciples déclare à son propos :
« de plus grand que Jean parmi les enfants des femmes, il n'y
en a pas; et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus
grand que lui. » (Luc 7,28)
Le baptême de conversion de Jean-Baptiste correspond aux prescriptions
données aux prêtres pour s’approcher de l’autel : « Quand
ils entraient dans la Tente du Rendez-vous ou qu'ils s'approchaient de
l'autel, ils se lavaient, comme Le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. »
(Exode 40,32) il signifie l’abandon des péchés dans l’eau, en sachant
que dès que la présence auprès de Dieu sera achevée, ils retomberont dans
leurs errances.
Le Baptême que proposera ‘Celui qui doit venir’ se fera dans l’eau
et le feu, ce ne sera pas seulement l’abandon des péchés dans un bassin
mais leur complète destruction : le feu purifie tout ce qu’il touche ;
ce ne sont pas des sacrifices d’animaux qui sont agréés par le Seigneur
mais un holocauste des péchés : « Car tu ne prends aucun
plaisir au sacrifice; un holocauste, tu n'en veux pas. Le sacrifice à
Dieu, c'est un esprit brisé; d'un cœur brisé, broyé, Dieu, tu n'as point
de mépris. » (Psaume 50(51) 17-18) Ainsi des personnes pourraient
être attachées à leurs péchés au point de préférer brûler avec eux plutôt
que de les abandonner.
Dans la conclusion de ce passage, saint Luc n’hésite pas à parler d’‘Annonce
de la Bonne Nouvelle’ de la part de Jean-Baptiste avant même que Jésus
commence son propre ministère. Anachronisme ? Non car le Salut est
annoncé par l’ensemble de la Parole de Dieu, c’est une invitation pour
nous à la relire et à la méditer aussi souvent que possible…
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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13 décembre 2015
Secteur Vermandois
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n°848
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Soyez vous-même !
Les personnes qui venaient vers Jean-Baptiste avec un désir de conversion
espéraient sans doute qu’il leur donne des consignes précises qui leur
demanderaient un effort, plus ou moins difficile, pour marquer leur désir
profond de retourner vers les commandements de Dieu. Ils s’attendaient
à changer de vie selon ce qui leur serait demandé.
Certains de ces disciples de Jean lui demandaient qu’il leur apprenne
à prier (cf. Luc 11,1) Il leur enseignait simplement à respecter les commandements
et il les invitait à jeûner en signe de conversion (cf. Luc 5,33)
Mais Jean-Baptiste, contrairement aux attentes, ne demandait pas de changer
radicalement de vie, au contraire il montrait aux personnes qui venaient
l’écouter que c’est dans leur vie quotidienne qu’ils devaient trouver
la présence de Dieu et mettre sa Parole en pratique.et c’est « Par
beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne
Nouvelle » (Luc 3,18)
La Bonne Nouvelle annoncée par Jean-Baptiste est la venue du Sauveur,
celui dont il n’est « pas digne de dénouer la courroie de ses
sandales » et qui « baptisera dans l’Esprit Saint et
le feu » (Luc 3,16) Jean-Baptiste laisse entrevoir une nouvelle
ère dans l’histoire du Salut. Par la comparaison avec la séparation du
grain de blé de ses enveloppes inconsommables, il fait comprendre aux
foules venues l’écouter que « Celui qui est plus fort »
purifiera l’homme de ses péchés, non pas les péchés du peuple comme dans
la célébration annuelle du Yum Kippur, mais les péchés individuels qui
séparent chaque homme du Père Eternel.
Purifiés par le « Baptême dans l’Esprit Saint et le feu »
que nous avons reçu, séparé du péché par le pardon que le Christ nous
a obtenu par son sacrifice, nous comprenons que la prédication de Jean-Baptiste
était vraiment prophétique : il nous dit aujourd’hui que c’est dans
notre vie habituelle que nous rencontrons le Seigneur ; Il ne s’agit
pas de déprécier notre vie mais, au contraire, de la valoriser en la vivant
‘honnêtement’, en conscience.
Par la grâce qui nous a été donnée dans le Baptême et la Confirmation,
l’Esprit Saint nous permet de discerner chaque jour ce que le Seigneur
nous demande ici et maintenant. Saint Pierre écrivait aux premiers chrétiens :
« mettez toute votre espérance dans la grâce que vous apporte
la révélation de Jésus Christ. Comme des enfants qui obéissent, cessez
de vous conformer aux convoitises d’autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance,
mais, à l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, devenez saints, vous
aussi, dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Vous serez
saints, car moi, je suis saint. » (1Pierre 1,13-16) Confiants
dans cette parole, nous prions mener une vie sainte, personnellement et
dans nos communautés ecclésiale et nous sommes exaucés.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
& Administrateur de Nesle et Athies (secteur Haute Somme
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16 décembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1047
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Le Seigneur ton Dieu est en toi !
Le prophète Sophonie a vécu sous le règne du roi Josias (VIIème siècle
avant Jésus-Christ). Après avoir réformé son entourage et l’administration
du royaume, ce roi entreprit de réformer et d’améliorer le Temple de Jérusalem,
la maison de Dieu, afin de le purifier de tous les éléments qui n’auraient
pas dû y avoir place. A l’occasion des travaux de restauration, un rouleau
de la Loi a été retrouvé et le roi constate que le peuple s’est éloigné
de la Parole que Dieu lui avait donnée. Aussitôt, il promulgue ce texte
pour que le peuple revienne vers Dieu.
Le chant jubilatoire du prophète fait écho de ces décisions, il reconnait
la présence de Dieu au milieu de son peuple, d’une part dans son Temple
où il réside dans le Saint des saints et d’autre part par sa Parole qui
guide le cœur des hommes. Le respect et la méditation de la Loi deviennent
aussi importants que les sacrifices offerts dans le Temple ainsi purifié
et restauré.
Pendant l’Exil à Babylone, le Temple a été détruit, le petit nombre du
peuple juif déporté a l’impression que Dieu l’a abandonné, il ne reste
rien de la promesse faite à Abraham et à sa descendance : un peuple,
une terre et sa présence. La méditation de la Loi devient le seul élément
auquel il peut se rattacher. Après la reconstruction du Temple, la Loi
reste première : « Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux
pas, tu n'acceptes pas d'holocauste. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est
un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. »
(Psaume 50,18-19)
De cette Parole si importante dans la révélation de l’amour de Dieu pour
les hommes, le IVème évangéliste nous dit : « Au commencement
était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
[…] Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons
vu sa gloire » (Jean 1,1.14a) Après avoir été présent dans une
Loi écrite et un Temple de pierre construit de main d’homme, Dieu se rend
présent à l’humanité dans la personne du Fils : une Parole vivante
et un Temple de chair né d’une femme.
Dans notre préparation à la fête de la Nativité, l’exultation du prophète
Sophonie prend un autre sens : le Seigneur est en nous, Dieu-le-Fils
est dans notre humanité pour que notre humanité soit appelée à être en
Dieu. Nous pouvons relire ce passage avec des yeux neufs et manifester
notre joie et des ovations et chanter avec la Vierge Marie : « Mon
âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! »
(Luc 1,47)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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12 décembre 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1248
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Conscience
Beaucoup de prêtres entendent cette question de la part des personnes
qui viennent se confesser à eux : " Que dois-je faire ? "
La réponse de Jean le Baptiste revient alors en mémoire. Que dit-il ?
Des généralités : un rappel de l'éthique de la profession de ceux
qui posent la question. A la foule anonyme, il indique le partage des
biens qu'elle peut avoir ; aux collecteurs d'impôts, il montre le chemin
de l'honnêteté ; aux soldats, il demande d'éviter les rapines et les violences
inutiles.
Quelle leçon devons-nous tirer de cette péricope de l'évangile de saint
Luc ? En premier lieu que le message de l'Evangile nous renvoie toujours
à notre propre conscience : "Est-ce que je fais ici et maintenant
est bon ? " La réponse dépendra des circonstances : celle
que je vais donner aujourd'hui n'est peut-être pas celle que je donnerai
demain ou que j'aurais donnée hier et elle est certainement différente
de celle que donnerait une autre personne.
Dieu le Père a créé l'être humain libre en lui laissant même la possibilité
de se séparer de son Créateur ; Dieu le Fils nous propose un chemin pour
venir vers le Père et met en nous, par les Sacrements qu'il nous a laissés,
Dieu l'Esprit pour que nous ayons en nous la force de prendre cette route.
L'Eglise, inspirée par l'Esprit Saint, conseille de faire un " examen
de conscience " le soir pour reprendre sa journée avec le
Seigneur, non pas seulement en fonction d'une loi, mais en fonction des
circonstances qui m'ont amené à faire tel acte ou à dire telle parole.
Le passage d'Evangile d'aujourd'hui est une invitation à regarder ma vie
comme le Christ regardait ceux qui venaient vers lui, sans complaisance
mais avec amour.
Le disciple du Christ ne pose pas la question Que dois-je faire ?
Mais une question beaucoup plus essentielle : Comment dois-je
faire ? Nous ne sommes plus soumis à la Loi : « car
la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus
Christ. » (Jean 1,17)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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