7 décembre 1997
Lycée Militaire d'Autun
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n°43
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Un homme saisi par l'Esprit Saint, Le Père
Marie-Eugène de l'Enfant Jésus
Le 2 Décembre 1894, naissait Henri Grialou, le troisième
enfant d'une modeste famille aveyronnaise. Dès sa plus tendre enfance,
il connaît l'épreuve avec la mort brutale de son père.
Mais rien ne l'empêche de répondre à l'appel pressant
au sacerdoce qui a retentit très tôt chez lui. En 1908 Il
entre au grand séminaire de Rodez et fait un parcours brillant
malgré la coupure due à la guerre 1914-1918. Pendant sa
retraite de sous-diaconat, il lit l'Abrégé de la vie de
Saint Jean de la Croix. Ce livre l'imprègne profondément:
Dieu l'appelle à un don absolu de lui-même dans une vie contemplative
et active: Dieu le veut au Carmel.
Malgré la forte réticence de sa mère, Henri Grialou
rentra au Carmel le 24 Février 1922 et prit le nom de Marie-Eugène
de l'Enfant Jésus en raison de son " amie d'enfance ",
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Dès son
noviciat, il sent qu'il porte en lui une véritable mission, mais
à la manière d'Abraham qui, par la foi, devint la père
d'un grand peuple, le Père Marie-Eugène répond par
" l'obéissance de la foi ". Ainsi il apprend au Carmel
à méditer la Loi du Seigneur jour et nuit, et devient un
homme de prière. Prière d'autant plus profonde et vraie
qu'elle est un simple regard sur Dieu.
En 1929, par d'heureuses coïncidences, Trois jeunes filles assoiffées
d'absolu viennent le trouver. De cette rencontre, naîtra l'Institut
Notre Dame de Vie où les membres, consacrés à Dieu
par les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance,
cherchent à unir la contemplation et l'action en menant une vie
ordinaire dans le monde. Le Père Marie-Eugène, tout en occupant
d'importantes fonctions dans son Ordre, veille sur l'Institut qui commence
à s'étendre sur différents continents. Ce témoin
du Dieu vivant brûlait du zèle de sa Gloire. Il enseignait
inlassablement les voies de l'oraison en s'appuyant sur la réalité
de la grâce reçue au baptême. Véritable pionnier
du Concile Vatican II, il désirait former des apôtres contemplatifs
et affirmait déjà que " la vocation ultime de l'homme
est unique, à savoir divine ".
Cependant " pour comprendre une vie comme pour comprendre un
paysage, il faut choisir le point de vue, et il n'en est pas de meilleur
que le sommet " il nous faut regarder le Père Marie-Eugène
durant la semaine sainte 1967. Lui qui aspirait tant à être
identifié au Christ Jésus voit cette œuvre réalisée
par l'Esprit Saint, " son ami " comme il avait coutume de l'appeler.
Le 27 Mars 1967, lundi de Pâques, dans la joie de la résurrection
où traditionnellement il fêtait Marie, Mère de la
Vie, après d'interminables souffrances, il " entre dans la
vie " et s'élance enfin vers " l'étreinte de l'Esprit
Saint ".
Il laisse le témoignage d'un homme devenu parfait enfant de
Dieu mû par l'Esprit Saint et d'un fils de l'Eglise car serviteur
de l'Epouse de Christ .
Olivier Plainecassagne
séminariste de Notre Dame de Vie
effectuant le service militaire comme adjoint
de l'aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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10 décembre 2000
Lycée Militaire d'Autun
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n°109
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Têtu ou persévérant ?
Lorsque les Juifs venaient en foule pour écouter
Jean, ils l'entendaient proclamer un discours de conversion et de retour
à la foi.
Pourtant, les pressions exercées contre Jean étaient nombreuses,
elles vont même aller jusqu'à son arrestation pour satisfaire
Hérodiade qui ne supportait pas d'être mise en accusation
par les paroles de Jean.
Jean était-il victime d'un entêtement hors pair risquant
sa vie pour des idées surannées? Ou bien était-il
persévérant dans l'annonce d'une Bonne Nouvelle?
La réponse va de soi pour un chrétien. Jean était
le précurseur annoncé dans l'Ancien Testament par les Prophètes.
Alors il y a peut-être une leçon à tirer pour notre
attitude dans le monde du XXIème siècle.
Nous battons-nous pour des idées? Pour une espèce de morale
qui daterait déjà de vingt siècles? C'est ce que
pense un grand nombre de gens qui nous disent que l'"Eglise"
ne comprend pas le monde moderne, qu'il faut évoluer, qu'il faut
s'adapter...
Lassés des attaques, nous risquons de céder, de penser
comme "tout le monde", de laisser notre particularité
de croyant au vestiaire et de hurler avec les loups.
Notre message est tout autre. Ce ne sont pas des idées toutes
faites que nous défendons, c'est toute la conception de l'homme
créé à l'image de Dieu. Nous proclamons un Messie
venu parmi nous nous, Dieu qui s'incarne sans tricher parmi les hommes
pour nous montrer de quelle humanité nous pouvons être. En
naissant parmi les hommes Jésus nous dit que l'homme a de l'importance
aux yeux de Dieu, que nous sommes aimés de Dieu, tels que nous
sommes avant toute conversion ou tout effort de notre part, Dieu est pour
nous un Père aimant, prêt à pardonner, prêt
à nous relever. La société moderne a sans doute changé
par rapport à l'époque de Jésus ou celle d'Abraham,
mais l'amour de Dieu est de toujours à toujours.
Soyons persévérants, le message d'amour doit triompher,
non pas en s'imposant de force aux hommes mais en s'imposant par amour.
Commençons par montrer à tous que nous vivons de l'amour,
de la tolérance et de l'altruisme, et nous pourrons annoncer un
Dieu qui est source de salut.
L'entêtement est source de blocage et d'enfermement, la persévérance
est le fruit de la prière et de la foi.
Convertissons-nous et nous convertirons.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Lycée Militaire d'Autun
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10 décembre 2006
Brigade Franco-Allemande
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n°295
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L’année saint Luc
LUC est l’auteur du troisième évangile et du livre des Actes des
apôtres. Né païen à Antioche, il se convertit.
Au cours de sa seconde mission, Paul le prit avec lui quelque temps,
vers 49. Plusieurs années après il le trouvait à Philippes et devait le
garder auprès de lui. Quand Paul eut été exécuté à Rome, Luc quitta la
ville. Dès lors nous perdons sa trace.
La culture de saint Luc fait honneur à la civilisation hellénique.
Il écrivait en grec avec dextérité, et avait étudié la médecine. Sagace
observateur, il savait décrire. Bon et doux, il a insisté sur la bonté
et la douceur du Christ et du Père céleste : nous lui devons la parabole
du père miséricordieux (Luc 15, 11) : “ Un homme avait deux
fils. Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi ma part d'héritage... ”
Luc a voulu rendre aimables au grand public païen de bonne volonté, l’Eglise
et son fondateur. L’évangile parut vers 60, après celui de Marc. Luc,
ami du parfait humanisme, nous invite à devenir par l’humilité des saints.
Dans le troisième évangile et dans les Actes est décrit le rôle de l’Esprit
Saint, qui souffle ici comme un vent du large, gonflant les voiles des
navires et les cœurs des missionnaires. Même les Actes furent composés
entre 62 et 67 très probablement.
Le message de Luc est un message de salut, de miséricorde, de pardon.
Selon le mot profond de Dante, Luc est le “ scribe de la mansuétude
du Christ ”. Mais si son Dieu semble bon jusqu’à la faiblesse pour
le pécheur, c’est pour l’aider à sa conversion, qui ne peut pas ne pas
être pénible. Point de guérison sans dure ascèse. “ Quiconque parmi
vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut-être mon disciple.
L’évangile était le baptême de la Terre sainte, les Actes sont la conquête
pacifique du monde méditerranéen. Le dynamisme de l’Église en marche
agrandit dans l’espace et prolonge dans le temps celui du Christ évangélique.
Le martyrologe romain fait mourir Saint Luc en Bithynie, mais ce nom
semble bien une corruption de Béotie. Il a hérité ce lieu de Bède, et
d’Adon dans son Libellus de festivitatibus apostolorum. Au
9 mai, le martyrologe romain mentionne : “ A Constantinople,
translation de Saint André, apôtre, et de Saint Luc, évangéliste, de l’Achaïe. ”
Il a emprunté cela à Usuard, mais cette translation eut lieu en réalité
le 3 mars 357. Les calendriers grecs ne la commémorent pas. On ne connaît
le transfert des reliques de Saint Luc à Padoue que par un seul texte,
sans valeur. En 1177, on avait découvert dans cette ville les reliques
de sainte Justine, des saints Innocents, de saint Luc et de Saint Mathias.
Mais le document qui conte la découverte ne nous dit pas d’où venaient
ces reliques, ni quand et comment elles parvinrent en Vénétie.
Saint Luc est patron des médecins, de même que les saints Côme et Damien.
Il est aussi patron des peintres parce que sa légende veut qu’il ait fait
le portrait de la Vierge
Père JeanPaul Bouvier
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9 décembre 2012
Secteur Vermandois
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n°647
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Préparez le chemin du Seigneur !
Fort de l’enquête qu’il a menée (cf. Luc 1,1-3) pour être certain des
enseignements reçus, saint Luc peut donner des éléments temporels très
précis pour le commencement de la prédication de Jean-Baptiste. Comme
pour les prophètes de l’Ancien Testament, il nous dit « La Parole
de Dieu lui fut adressée. » (Luc 3,2) Jean-Baptiste est donc
un prophète comme ceux que Dieu a inspirés dans les temps passés ;
il reçoit la même mission : annoncer l’amour de Dieu pour son peuple.
Pour bien souligner la continuité de l’annonce, il reprend un passage
du prophète Isaïe connu de tous les Juifs pieux : « A travers
le désert une voix crie : ‘Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez
sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront
abaissées ; les passages deviendront droits, les routes déformées
seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu »
(Isaïe 40,3-4)
Les prêtres et des scribes qui leur sont associés supportent la situation
où se trouve le pays : l’occupation romaine respecte la foi et les
mœurs d’Israël : ils peuvent continuer à sacrifier dans le Temple
pour les premiers, scruter et commenter la Parole pour les seconds. Pour
les auditeurs favorables aux prédicateurs comme Jean-Baptiste, l’aspiration
est différente : ils souhaitent que Dieu vienne bousculer cette routine
et se révéler à l’ensemble du peuple comme il l’a promis et même, au-delà
du peuple choisi, au monde entier : ‘tout homme verra le Salut
de Dieu’. Dieu restaurera le ‘Royaume de David’ et lui rendra
son indépendance culturelle et religieuse montrant ainsi à l’ensemble
du monde son amour pour l’humanité.
En méditant sur le mystère de l’Incarnation pendant le temps de l’Avent,
nous ne pouvons que nous laisser interpeller par la prédication de Jean-Baptiste :
sommes-nous engoncés dans une tranquille habitude cultuelle où nous nous
satisfaisons de pouvoir vivre librement notre foi ou bien préparons-nous
réellement la Venue du Seigneur en préparant son chemin dans le monde ?
La première préface de l’Avent : « Car il est déjà venu,
en prenant la condition des hommes, pour accomplir l'éternel dessein de
ton amour et nous ouvrir le chemin du salut ; Il viendra de nouveau, revêtu
de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens
que tu nous as promis et que nous attendons en veillant dans la foi. »
nous invite à être prêts pour le retour glorieux du Fils du Père et à
y préparer le monde.
La lecture de la prédication de Jean-Baptiste nous provoque – aujourd’hui
– à quitter nos routines pour annoncer cette venue, fondement même de
notre foi : « Il reviendra dans la gloire pour juger les
vivants et les morts » (symbole de Nicée-Constantinople) Nous
sommes les ‘Jean-Baptiste’ de notre temps, annonçons la conversion
avec force : nous avons reçu l’Esprit Saint pour changer le monde
et faire que ‘tout homme verra le Salut de Dieu’
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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6 décembre 2015
Secteur Vermandois
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n°847
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La prière de l’amour
Frères, à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,
c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec
moi, dès le premier jour jusqu’à maintenant, pour l’annonce de l’Evangile.
J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail
le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ
Jésus. Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans
la tendresse du Christ Jésus. Et, dans ma prière, je demande que
votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine
connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est
important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour
du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus
Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. (Ph 1,4-11)
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Un des intérêts des lettres que saint Paul écrit aux communautés dans
lesquelles il a prêché l’Evangile réside dans le fait que n’importe quel
prêtre pourrait dire la même chose aux communautés auxquelles il est envoyé !
Tout particulièrement cet extrait qui est proposé pour le 2ème
dimanche de l’Avent.
En premier lieu, dans sa prière, il exprime la joie qu’il
manifeste pour l’annonce de l’Evangile qui est faite, en communion avec
ce qu’il leur annoncé. De même les pasteurs d’aujourd’hui se réjouissent
de constater que les prêches qu’ils font chaque dimanche ne restent pas
lettre morte mais contribuent au dynamisme de l’annonce de l’Evangile
dans le monde d’aujourd’hui.
Bien sûr ce n’est pas idyllique et il reste bien des améliorations à
faire, notre vie chrétienne est loin d’être parfaite, mais l’amour de
Dieu, Père, Fils et Esprit nous fait progresser dans la pleine connaissance
afin que notre annonce de l’Evangile soit de plus en plus explicite aux
yeux de nos contemporains.
La prière de chacun sert à toute la communauté et à chacun de ses membres
afin que tous aient la clairvoyance pour discerner ce qui est important.
L’entraide spirituelle est aussi essentielle que l’entraide matérielle,
la participation aux prières communautaires, quelquefois plus active,
quelquefois plus passive, en fonction de nos capacités du moment, est
le signe de la foi qui anime les croyants.
De la même façon la prière de la communauté locale est un moteur indispensable
pour l’ensemble de l’Eglise universelle dans la grande communion des saints.
C’est uniquement par la prière que l’Eglise peut combattre tous les démons
du monde moderne (cf. Marc 9,29) et en sortir vainqueur par la grâce du
Seigneur.
Lorsque les disciples demande à Jésus de leur apprendre à prier (cf.
Luc 11,1) il leur dit d’appeler Dieu non seulement « Père »
mais « Notre Père » afin de nous montrer qu’à travers le monde
notre prière est unanime comme enfants du même Père des Cieux. Aussi lorsque
nous récitons personnellement cette prière disons-la comme une prière
d’amour, amour du Père pour tous ses enfants.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
& Administrateur de Nesle et Athies (secteur Haute Somme
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9 décembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1046
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La venue du Christ
Le temps de l’Avent a été conçu comme un temps de préparation à la naissance
de Dieu-le-Fils dans notre chair, prenant notre humanité pour révéler
la valeur de celle-ci aux yeux du Père. L’attente de cet événement merveilleux,
preuve de l’amour de la Sainte Trinité pour l’homme qu’elle a créé, est
une attente joyeuse puisqu’elle annonce une Nouvelle Alliance, non plus
avec un peuple mais avec l’ensemble de l’humanité.
Pendant des siècles, Dieu a préparé un peuple pour être témoin devant
toutes les nations de son amour et de sa miséricorde. Aux temps les plus
difficiles, il annonçait qu’il viendrait lui-même au secours avec toute
sa puissance : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera
Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). » (Isaïe 7,14)
Il attendait le moment favorable où, avec la dernière prédication d’un
précurseur qui annoncera sa venue : « Préparez le chemin
du Seigneur, rendez droits ses sentiers. […] et tout être vivant verra
le salut de Dieu. » (Luc 3,4b.6), il pourra parler à tous les
hommes : « A bien des reprises et de bien des manières, Dieu,
dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la
fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a
établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. »
‘(Hébreux 1,1-2)
Une venue surabondante par rapport à la promesse faite : Dieu avait
promis l’‘Emmanuel (Dieu avec nous)’ il vient et demande pour le
Fils incarné : « Tu lui donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire
le Seigneur sauve ! » (Matthieu 1,21 # Luc 1,31) Il ne s’agit
donc plus simplement d’être avec les hommes mais de les sauver. Par sa
naissance d’une femme, le Fils montre qu’il ne cherche pas à tricher avec
son humanité mais au contraire à la vivre pleinement : « Le
Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le
rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition
de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, »
(Philippiens 2,5-7). Ainsi, il manifestait le projet du Père pour l’homme
créé : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses
demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer
une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai
et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez,
vous aussi. » (Jean 14,2-3)
Aujourd’hui, les chrétiens ne peuvent pas célébrer la naissance de Jésus,
le Fils éternel du Père, sans envisager l’ensemble de sa vie d’homme jusqu’en
sa Résurrection : ses contemporains ont vu un homme laissant deviner
Dieu en lui, nous voyons Dieu qui se fait homme pour révéler ce que nous
sommes. A nouveau nous attendons sa venue, mais cette fois dans la Gloire
et à ce moment-là : « ce que nous serons n’a pas encore été
manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons
semblables car nous le verrons tel qu’il est. » (1Jean 3,2)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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5 décembre 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1247
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Persévérance
Lorsque les Juifs venaient en foule pour écouter Jean, ils l'entendaient
avec plaisir proclamer un discours de conversion et de retour à la foi.
Pourtant, les pressions exercées contre Jean étaient nombreuses, elles
vont même aller jusqu'à son arrestation pour satisfaire Hérodiade qui
ne supportait pas d'être mise en accusation par les paroles de Jean.
Jean était-il victime d'un entêtement hors pair risquant sa vie pour
ses idées ? Ou bien était-il persévérant dans l'annonce d'une Bonne
Nouvelle?
La réponse va de soi pour un chrétien. Les évangélistes présentent bien
Jean comme le précurseur annoncé dans l'Ancien Testament par les Prophètes.
Alors il y a peut-être une leçon à tirer pour notre attitude dans le
monde du XXIème siècle.
Nous battons-nous pour des idées? Pour une espèce de morale qui daterait
déjà de vingt siècles? C'est ce que pense un grand nombre de gens qui
nous disent que l'"Eglise" ne comprend pas le monde moderne,
qu'il faut évoluer, qu'il faut s'adapter, voire ranger tout cela au rayon
‘Contes & Légendes’
Lassés de ces attaques, nous risquerions de céder, de penser comme "tout
le monde", de laisser notre particularité de croyant au vestiaire
et de hurler avec les loups.
Notre message est tout autre. Ce ne sont pas des idées toutes faites
que nous défendons, c'est toute la conception de l'homme créé à l'image
de Dieu. Nous proclamons un Messie venu parmi nous nous, Dieu qui s'incarne
sans tricher parmi les hommes pour nous montrer de quelle humanité nous
pouvons être. En naissant parmi les hommes Jésus nous dit que l'homme
a de l'importance aux yeux de Dieu, que nous sommes aimés de Dieu, tels
que nous sommes avant toute conversion ou tout effort de notre part, Dieu
est pour nous un Père aimant, prêt à pardonner, prêt à nous relever. La
société moderne a sans doute changé par rapport à l'époque de Jésus ou
celle d'Abraham, mais l'amour de Dieu est de toujours à toujours.
Soyons persévérants, le message d'amour doit triompher, non pas en s'imposant
de force aux hommes mais en s'imposant par amour. Commençons par montrer
à tous que nous vivons de l'amour, de la tolérance et de l'altruisme,
et nous pourrons annoncer un Dieu qui est source de salut.
Convertissons-nous et nous convertirons.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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